Le témoignage du jeune livreur Rami tabassé par des agents de la Garde nationale samedi 19 mars 2022 au niveau du péage de Hergla, n'a pas fini de susciter l'indignation. Rami, est en effet intervenu ce mercredi 23 mars dans l'émission Politica sur Jawhara Fm pour donner sa version des faits. Une version appuyée par des photos de son visage marqué par les coups et blessures qu'il a subis, ainsi qu'une vidéo attestant de l'agression.
Dans ce cadre, le jeune homme raconte : « Je suis un livreur de marchandises originaire de Zaghouan. Je revenais samedi 19 mars du sud tunisien quand on m'a arrêté pour avoir commis une infraction routière au niveau du paysage de Herguela, il était 21h30. L'un des agents m'a retiré mes papiers et m'a sommé de donner de l'argent pour les récupérer. Au même moment, ils ont perquisitionné le véhicule et ont confisqué quelques paquets de sucreries mais je ne me suis pas laissé faire, je les ai récupéré expliquant que la marchandise ne m'appartenait pas ». Durant l'émission toujours, le jeune homme d'une trentaine d'années, a révélé qu'il s'est senti menacé et a donc commencé à filmer la scène, dans une première vidéo qu'il a envoyée à sa sœur. « Lorsqu'ils se sont rendus compte que je les ai filmés, ils m'ont chargé et ont commencé à me tabasser. J'ai d'ailleurs eu cinq points de suture au niveau de l'œil » a-t-il dit, et d'ajouter : « cette nuit-là il pleuvait, ils m'ont menotté et laissé sous la pluie pendant plus d'une heure ». Dans son long récit, le livreur de Zaghouan, a expliqué qu'il a été arrêté après son passage par l'hôpital Farhat Hached de Sousse. « Le dimanche, j'ai eu la visite de mon avocat pour m'assister et c'est alors que les agents du poste de police d'Ennfidha m'ont demandé de signer un document qui fait état d'une confrontation avec les agents en question, confrontation qui n'a jamais eu lieu. Bref j'étais accusé d'agression sur un agent ! » a encore révélé Rami, qui a conclu expliquant qu'il va aujourd'hui porter plainte avec preuves et certificat médical à l'appui. « En dénonçant ce qui s'est passé, je ne m'en prends pas à toute la Police mais à mes agresseurs, seulement. J'espère que justice sera faite. Heureusement que j'avais filmé la scène » a-t-il finalement dit en conclusion.