Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) et porte-parole, Sami Tahri, a expliqué que la centrale syndicale s'était entretenue avec toutes les délégations officielles du Fonds monétaire international en Tunisie. Ce qui intéresserait principalement l'UGTT, selon lui, ce sont les solutions proposées par le gouvernement et non par le FMI. Invité le 25 mars 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Sami Tahri a affirmé que les solutions envisagées par le FMI étaient connues d'avance et qu'elles ne permettront pas de sortir de la crise. « Il y a une question d'ordre structurel à traiter… Nous devons étudier plusieurs solutions », a-t-il ajouté. Le syndicaliste a affirmé que l'UGTT tiendra tête aux propositions conduisant à l'appauvrissement des Tunisiens. Il a expliqué que la centrale syndicale n'était pas contre les tentatives de sauvetage du pays. Néanmoins, elle est contre l'endettement sans l'adoption d'une vision claire. « Il existe d'autres alternatives. Nous n'avons pas encore mobilisé les revenus fiscaux. Nous n'avons toujours pas trouvé de solution à l'économie parallèle représentant plus de 45% de l'économie tunisienne... Nous n'avons pas résolu la question des dettes impayées des établissements publics auprès de l'Etat. Le secteur de l'agriculture a été détruit », a-t-il ajouté. Sami Tahri a expliqué que l'UGTT n'était pas contre la réforme des entreprises publiques. Il a souligné l'impact du dysfonctionnement structurel et de la nomination de personnes incompétentes à leurs têtes. Il a, également, estimé que le président de la République avait une vision différente de celle du gouvernement. Ce dernier adopte une approche libérale similaire à celle des équipes gouvernementales précédentes. Il a réaffirmé que les négociations avec le FMI se déroulaient dans l'ombre et de façon secrète. Il a expliqué cela par l'absence d'informations relatives aux rencontres et aux échanges entre le gouvernement et les délégations du fonds. « L'UGTT ne peut pas soutenir aveuglément les négociations… Le gouvernement doit étudier toutes les propositions, y compris celles présentées par les organisations nationales et la société civile… Nous avions exprimé notre refus quant au programme présenté par le gouvernement… Les salariés ne sont pas tenus de subir les conséquences des politiques défaillantes… Le système des compensations doit être révisé. Mais ceci doit inclure les compensations attribuées aux entreprises », a-t-il poursuivi. Le porte-parole de l'UGTT a souligné l'impact de la crise sociale sur la situation en Tunisie et sur la paix sociale. Il a réaffirmé l'opposition de la centrale syndicale à l'application de l'application de la circulaire 20. Il a évoqué la possibilité d'une intention cachée de porter atteinte au droit syndical et à l'UGTT afin de faire passer le programme présenté au FMI. Sami Tahri a, par la suite, considéré que le dialogue national doit inclure tous ceux ayant soutenu le 25 juillet et refusant un retour à la situation d'avant cette date. Il a souligné l'importance de la levée de l'état d'exception et à un retour vers un processus démocratique. « Nous attendons un véritable dialogue national... Les citoyens n'ont pas répondu à l'appel à participer à la consultation nationale… L'état d'exception peut conduire à l'abus de pouvoir… Nous attendons encore une rencontre entre le président de la République et le secrétaire général de l'UGTT », a-t-il déploré.