Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi, est revenu, dans une interview accordée à l'émission Studio Shems sur Shems Fm, ce lundi 7 novembre 2016, sur la séance de travail, qui a réuni samedi dernier, une délégation gouvernementale et une délégation de la centrale syndicale durant environ 5 heures. M. Cheffi A indiqué que l'unique proposition du gouvernement, lors de cette réunion, a été que le report du gel des augmentations salariales passe de 2 ans (2017-2018) à un an (2017). « Ceci dit, l'UGTT a profité de l'occasion pour clarifier sa position en se basant sur un argumentaire », affirme le syndicaliste. Il précise ainsi que croyant que l'argument qui sera présenté par le gouvernement sera les difficultés financière, l'UGTT a démontré, en se référant à sa lecture du projet de la Loi de finances, que cet argument ne tient pas la route. Mais, le secrétaire général adjoint a expliqué que le gouvernement a avancé d'autres raisons, notamment des accords signés par l'ancien gouvernement avec le FMI, et qui stipulent que la masse salariale de la fonction publique ne doit pas dépasser les 12% du PIB.
Interrogé sur la demande d'intermédiation que veut jouer le FMI dans ce sujet et qui a été évoquée par le député Slim Besbes, M. Cheffi a souligné que leurs négociations se font directement avec le gouvernement tunisien qui est le maitre de la décision, en martelant « on a le devoir de préserver notre souveraineté nationale et l'indépendance de notre avis ! ». Pour lui, cette manœuvre, et même si ce n'est pas le but recherché, touche l'indépendance du pays, donne l'impression d'être sous la tutelle de cet organisme et aura des répercussions politiques graves.
Samir Cheffi souligne que l'UGTT, « qui a participé à cette paix sociale et la mise en place de cette transition démocratique », est soucieuse de préserver ces acquis, « mais la centrale ne peut pas accepter que ceci soit aux dépens des classes moyennes et pauvres », en rappelant que le pouvoir d'achat a dégringolé de 40% en 5 ans. Il a noté que, selon les chiffres présentés par le projet de la Loi de finances, les travailleurs participent dans les recettes de l'Etat à hauteur de 4.650 millions de dinars alors que les sociétés ne participent que de 1.400 millions de dinars.
Concernant les menaces de grèves émises par Sami Tahri, M. Cheffi a indiqué qu'elles expriment l'avis non seulement du bureau exécutif de l'UGTT mais également de son instance administrative. « Certes, les travailleurs sont prêts à faire des sacrifices, mais seuls les organes du syndicat sont habilités à fixer les conditions de ce sacrifice. Bien que les syndicalistes répugnent à aller vers la grèves, mais ils y recourront si cela est nécessaire ». Le secrétaire général adjoint de l'UGTT reste, toutefois, optimiste pour trouver un compromis dans les jours à venir.