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Entre UGTT, UTICA et FMI, Youssef Chahed n'a pas fini de jongler !
Publié dans Business News le 09 - 10 - 2016

L'UGTT a dit non. Elle ne cédera pas concernant les augmentations de salaire de l'année 2017. La proposition de Youssef Chahed de remettre les augmentations à plus tard a été rejetée clairement. Pourtant, l'un des engagements de la Tunisie devant le FMI est de ne pas augmenter la masse salariale du secteur public. Un bras de fer annonciateur d'un automne socialement chaud.

Dans le cadre des négociations sociales, l'une des mesures proposées par le gouvernement de Youssef Chahed était de remettre à 2019 les augmentations de salaires. Il est vrai que peu après sa nomination, le chef du gouvernement s'est employé à décrire la situation catastrophique des finances publiques. Une situation que les dirigeants de la centrale syndicale n'ignorent pas. Pourtant, la confrontation est inéluctable.

Pour le gouvernement, l'un des postes de dépense majeurs est la masse salariale de la fonction publique. Celle-ci représente près de 14% du PIB tunisien. Le FMI, l'un des principaux bailleurs de fonds de la Tunisie, a déjà mis l'accent sur les salaires de la pléthore de fonctionnaires dont dispose la Tunisie. De ce constat est venue l'idée de geler les augmentations salariales pendant deux ans, jusqu'en 2019. Le gouvernement s'est même engagé à revoir sa position en 2018 si jamais les objectifs de croissance fixés étaient atteints.

Toutefois, la réponse de l'UGTT à cette proposition a été cinglante. Elle est venue dans un communiqué daté du 5 octobre 2016. La centrale syndicale refuse catégoriquement tout retard ou annulation des augmentations ayant fait l'objet d'accords préalables et considèrerait cela comme une atteinte à la crédibilité des négociations. Plus clairement, l'UGTT refuse de payer les pots cassés et exige que l'effort national soit réparti sur toutes les parties prenantes, pas seulement sur les salariés. C'est ce qu'a expliqué le secrétaire général adjoint de l'organisation, Samir Cheffi, dans une déclaration sur Express FM. Ainsi, il a déclaré que la situation délicate de la Tunisie est un fait connu de tous mais que ce n'est pas à la classe défavorisée d'en supporter le poids et d'être la seule à faire des sacrifices. Il a ajouté que « les pauvres n'ont plus rien à donner ! ».

Le porte-parole de l'UGTT, Sami Tahri, a donné une dimension politique à ce conflit qui se profile. En effet, il considère que le gouvernement de Youssef Chahed est en train de violer l'accord de Carthage. Accord qui avait donné naissance au gouvernement d'union nationale. Il a déclaré : « L'accord de Carthage a été signé par le gouvernement qui n'était ni drogué, ni sous pression. Lors de l'élaboration de cet accord des experts économiques étaient présents en plus des autres parties. Ce qui a été codifié doit être respecté sous peine de briser la paix sociale ».

Pour l'UTICA, la centrale patronale, la situation n'est pas facile non plus. En effet, l'organisation réclame la révision des accords sectoriels. La vision de l'UTICA est de réformer les secteurs sur plusieurs aspects et de ne pas se cantonner à l'aspect salarial. En effet, concernant plusieurs secteurs d'activité, la signature des augmentations de salaires réclamées par l'UGTT aura deux issues possibles : la première est le non respect des termes de l'accord signé ou bien la disparition pure et simple des sociétés concernées puisqu'elles seront dans l'impossibilité de respecter leurs engagements. Au cours d'une conférence de presse tenue le 6 octobre 2016, le membre du bureau exécutif de l'UTICA, Khalil Ghariani, a réclamé que la révision des accords sectoriels englobe également les questions de performance et de productivité et qu'elles ne se cantonnent pas aux questions salariales. Il a aussi expliqué que l'UTICA n'avait jamais failli à ses engagements et que l'organisation reste ouverte au dialogue.

Pendant ce temps-là, Youssef Chahed et son gouvernement se retrouvent dans une situation très peu enviable. D'un côté, il faudra tout faire pour éviter le déclenchement d'un conflit social avec pour principaux protagonistes l'UGTT et l'UTICA. De l'autre côté, il faudra se montrer convaincant devant les institutions financières internationales et particulièrement le FMI. Si le gouvernement espère obtenir les fonds qu'il demande, il faudra montrer des choses sur le plan des dépenses publiques et sur celui des salaires particulièrement. Donc, Youssef Chahed devra trouver le moyen de convaincre l'UGTT de céder sur la question des salaires ou tenter d'obtenir un sursis du FMI pour pouvoir augmenter les salaires, au moins cette année, sans être privé du soutien financier du FMI. Une équation qui va être extrêmement difficile à résoudre si on ajoute, en plus, la donnée selon laquelle le congrès et les élections de l'UGTT doivent se tenir en janvier 2017. Un secrétaire général nobélisé en 2015 risque de refuser de partir sur une « défaite » en privant les salariés de leurs augmentations, même au prix de « l'unité nationale »…


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