« Le mal nommé Rached Ghannouchi a eu le culot de m'envoyer une invitation, de son numéro personnel, pour participer à une réunion du bureau de l'ARP ! », a déclaré la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, lors de son discours prononcé au cours de la marche organisée par le parti, samedi 26 mars 2022, à Monastir. « Où sont ceux qui disaient qu'il était désormais inoffensif ? Voilà qu'il va vous mettre dans l'illégitimité ! Et le président de tous les pouvoirs ! Montre nous maintenant, toi qui a promulgué le décret 117, qui guide la justice, le gouvernement et l'administration, montre nous, est-ce que Ghannouchi dormira en prison ce soir ? », a-t-elle ajouté.
Abir Moussi a lu l'invitation reçue sur son téléphone et révélé que les motions de la plénière étaient déjà préparées à l'avance. « Il a déjà été décidé que la plénière aura lieu le 30 mars et on nous envoie une invitation pour un semblant de réunion ! », a-t-elle poursuivi, affirmant que le groupe de députés qui a appelé aujourd'hui à la tenue d'une plénière contre les mesures exceptionnelles, est de mèche avec Rached Ghannouchi, que la plénière a déjà été programmée et qu'elle devrait être présidée par Tarak Ftiti. « C'est un plan fomenté, que Ghannouchi ne préside par la plénière, pour que la bande d'Attayar et les pseudo-progressistes puissent encore sauver la face devant les Tunisiens. Ils ont tout préparé ensemble », a assuré Abir Moussi.
La présidente du PDL a ensuite énuméré la liste des motions déjà préparées, censées être annoncées lors de la plénière du 30 mars et qui stipulent la fin des mesures exceptionnelles, le dégel de l'ARP et l'annulation des décrets présidentiels d'après 25 juillet. « Cela veut dire que le 30 mars, le président de tous les pouvoirs n'aura plus aucune légitimité et nous serons comme certains pays voisins divisés. Les décisions englobent aussi l'annulation de la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et de tous les conseils et instances dissoutes. Tout cela et le président de tous les pouvoirs ne sait rien ? S'il ne le sait pas alors, c'est une catastrophe et s'il le sait c'est doublement catastrophique ! Si Ghannouchi a osé faire ça c'est qu'il se sait soutenu, s'il a osé m'inviter en sachant que je n'allais pas me taire c'est qu'il se sait protégé !», a-t-elle lancé, soulignant que le PDL continuera de se dresser contre le projet dictatorial de Kaïs Saïed et contre le projet obscurantiste des islamistes.