La guerre est déclarée entre le camp du Parti destourien libre (PDL) et celui de la Troïka (Ennahdha, Qalb Tounès et la coalition Al Karama), conduit par le maestro des manigances, en l'occurrence le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, qui alimente le feu avec ses prises de positions partiales et risibles, surtout que son parti-pris est flagrant et que cela n'échappe à personne qu'il cherche à acculer la présidente du PDL, Abir Moussi, et la pousser à la faute. Les frictions entre Abir Moussi et la première vice-présidente de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont donné l'occasion aux Nahdhaouis et au bloc de Qalb Tounès de dénoncer « la violence » commise par Moussi, ce qui est, déjà, malhonnête, comme indiqué, hier, dans un article du Temps, parce qu'on en a vu pire, comme véritables violences, avec Al Karama qui a fait couler le sang, dans l'Hémicycle. Des accusations futiles Dans des communiqués séparés, les blocs parlementaires d'Ennahdha et de Qalb Tounès ont dit soutenir la première vice-présidente du parlement Samira Chaouachi (Qalb Tounès), dénonçant le comportement de la présidente du PDL et "sa tentative mercredi d'empêcher la poursuite de la réunion des chefs de groupes". Le groupe parlementaire d'Ennahdha (54 députés) a dit rejeter tout discours incitant à la violence, dénonçant un blocage "prémédité et orchestré" des travaux du parlement. Mais, jusqu'à maintenant, on ne les a pas vu dénoncer les méfaits d'Al Karama qui avaient atteint un stade plus qu'inacceptable, surtout en entravant les règles de la démocratie qui les a portés à l'ARP. "Il s'agit d'un comportement hostile et irresponsable mené par la présidente du Parti destourien libre. Il a pour objectif d'entraver les travaux du parlement ", a regretté Ennahdha dans le même communiqué, annonçant qu'il se tient aux côtés de Samira Chaouachi. Et, elle ne peut pas faire, autrement, puisqu'elle cherche à recoller les pots cassés avec Qalb Tounès qui commence à lui tourner le dos, concernant le remaniement ministériel. Le groupe de Qalb Tounès (30 élus dont 7 sur le départ) a condamné le recours "répété" de Abir Moussi à la violence verbale et physique, ce qui va, a-t-il dit, à l'encontre de l'éthique et des coutumes parlementaires, affirmant sa "pleine" solidarité avec Samira Chaouachi. Toutefois, ils ont oublié que, sur instigation de Ghannouchi, les règles avaient été changée, parce qu'il cherche à mener la barque à sa guise. "Ce n'est pas la première fois que la présidente du Parti destourien libre bloque les travaux du parlement", a fustigé le groupe, faisant savoir qu'il se réserve le droit de prendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin à ces agissements "humiliants" pour le parlement. Motion de retrait de confiance Dans ce jeu du chat et de la souris, le bloc du PDL a déclaré, jeudi, avoir commencé à faire signer une motion de "retrait de confiance" de la première vice-présidente de l'ARP, Samira Chaouachi. Dans une déclaration, rendue publique, les membres du bloc estiment que Samira Chaouachi ne cesse de "faire taire les voix qui s'opposent au président du parlement", à chaque fois qu'elle dirige les travaux des plénières de l'Assemblée. Ils exhortent les députés "patriotes" à adhérer à leur démarche de "rectification" et à œuvrer, de concert, en vue rassembler le nombre requis de signatures pour pouvoir déposer la motion et la présenter ensuite à la plénière de l'ARP, conformément aux dispositions de l'article 51 du règlement intérieur du parlement. Les membres du bloc ont, en outre, critiqué la méthode de gestion des différentes structures de l'ARP et dénoncé "la violence" et "les propos insultants de la coalition parlementaire" envers la présidente du groupe du PDL. Ils expliquent que leur décision de présenter une motion intervient à la suite de l'attitude haineuse de la première vice-présidente de l'ARP à l'égard de la présidente du groupe du PDL, Abir Moussi, mercredi, lors de la réunion du bureau de l'Assemblée. D'après le groupe du PDL, Samira Chaouachi a empêché leur présidente de parler et d'interagir, de façon pacifique, avec les autres présidents des groupes, présents à la réunion du bureau de l'ARP, lors des discussions sur l'élaboration du projet de décision des mesures exceptionnelles qui sera examiné en plénière. Ils précisent que Samira Chaouachi, qui présidait la réunion du bureau de l'ARP, a délibérément permis à ses "alliés au pouvoir" d'agresser la président du groupe du PDL au vu et au su de tous sans "les en empêcher" ou "les inviter à retirer leurs propos malveillants". La pagaille continue, avec les abus commis par Rached Ghannouchi et sa clique, ainsi que les réactions très directes de la présidente du PDL. Qui est capable de remettre de l'ordre à l'ARP, dans de pareilles circonstances ? Et, cela ne va faire qu'empirer de jour en jour... F.S.