La présidente du Parti destourien libre (PDL) a dénoncé, mardi 12 avril 2022 lors d'un point de presse, le recours du président de la République Kaïs Saïed à l'article 80 pour la gestion des affaires de l'Etat après avoir invoqué l'article 72 pour dissoudre le Parlement. Elle a affirmé que le président de la République devrait sortir de l'article 80 et l'annoncer publiquement pour ainsi barrer la route au président du Parlement, Rached Ghannouchi, et rétablir la légalité. Rappelant que par la réactivation de l'article 80 – lequel stipule que le Parlement demeure en état de session permanente – Rached Ghannouchi peut convoquer les députés en plénière, Abir Moussi a taclé le président de la République. Elle a signalé que si le leader d'Ennahdha venait à organiser une plénière, son parti imputerait la responsabilité au chef de l'Etat pour avoir offert un cadre permettant au président du Parlement d'agir dans la légalité. La présidente du PDL a annoncé, lors de ce même point de presse, que son parti avait adressé une mise en demeure à la présidence du gouvernement et au ministère des Finances les appelant à suspendre toute activité de gestion des affaires de l'Etat sur la base des décrets présidentiels publiés en situation exceptionnelle, les accusant de dilapidation de deniers publics. Elle a signalé, dans ce sens, que la présidence du gouvernement a refusé de signer le PV présenté par l'huissier de justice assurant qu'elle poursuivrait en justice toutes les institutions, ministres et établissements étatiques en cas d'application des décisions présidentielles de l'après 25-Juillet. Abir Moussi a fait savoir, également, que son parti allait déposer, dans la journée, une plainte contre les sociétés de sondage Sigma Conseil et Emrhod Consulting, pour propagation de fausses informations et pour avoir induit en erreur l'opinion publique en référence au « parti de Kaïs Saïed » qui apparait dans les sondages politiques publiés récemment.