Le président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) et du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a affirmé que la Tunisie ne traversait pas un conflit de légitimité, mais un coup d'Etat. Il a considéré que le projet du président représentait une véritable menace pour l'Etat et la région. Dans une interview publiée le 18 avril 2022 par le journal Al Quds, Rached Ghannouchi a affirmé que les islamistes n'avaient pas gouverné auparavant. Il a, également, souligné le rôle de l'UGTT et a rappelé que la centrale syndicale était l'un des partenaires de l'ensemble des gouvernements précédents. Il a considéré que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed, n'avait pas respecté la Constitution contrairement au parlement qui n'a pas appelé au retrait de confiance de ce dernier. Rached Ghannouchi a affirmé que Kaïs Saïed gouvernait par la force et non-pas à travers la légitimité populaire. La faible participation à la consultation nationale, selon lui, démontre la faible côte de popularité du président de la République. Il a considéré que les sociétés de sondages trafiquaient les chiffres et déformaient la réalité. Le président du mouvement Ennahdha a réaffirmé son refus de la décision de dissolution de l'ARP. Il a expliqué que la République ne se résumait pas en la fonction du chef de l'Etat. Il a souligné l'importance des institutions de l'Etat. Il a estimé que le chef de l'Etat n'a pas su réaliser les promesses par lesquelles il avait justifié le coup d'Etat. Rached Ghannouchi a considéré qu'il encourageait la division du peuple tunisien et qu'il poussait le pays vers la faillite et l'isolation. Rached Ghannouchi a mis en garde contre l'exclusion et l'absence d'un dialogue. Il a mis l'accent sur les dangers d'une telle approche. Il a affirmé que le président de la République n'avait pas respecté la Constitution ni la législation en vigueur. Le président de l'ARP a estimé que le chef de l'Etat détruisait les institutions de l'Etat. Il a évoqué la fermeture de l'Instance nationale de lutte contre la corruption, la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et son intention de contrôler l'Instance supérieure indépendante pour les élections. Rached Ghannouchi a, aussi, considéré que les mesures annoncées par le chef de l'Etat étaient nulles et illégitimes. Il a affirmé que l'ARP était en session permanente et qu'elle continuera à exercer son rôle. Il a affirmé que le retour de l'ARP faciliterait le dialogue entre le gouvernement et le Fonds monétaire international. Le président du parlement a considéré que l'ouverture d'une enquête contre les députés ayant participé à la plénière du 30 mars 2022 représentait une atteinte de plus à la justice tunisienne. Il a considéré que ces agissements faisaient de la justice un organe du pouvoir exécutif. Il a estimé que l'ARP appelait à la restitution de la forme normale du gouvernement et de l'Etat et non-pas à sa transformation. Il a affirmé que cet événement portait atteinte à l'image de la Tunisie. Rached Ghannouchi a considéré que le mouvement Ennahdha n'a pas porté atteinte aux droits et aux libertés. Il a affirmé que l'ancien régime était derrière les sabotages et le dysfonctionnement de l'Etat et de ces institutions en temps de règne d'Ennahdha. Il a expliqué que le président cherchait à mettre fin à l'existence des partis politiques, de la société civile, des organisations et de la Révolution. Il a souligné l'importance d'un projet de sauvetage national et d'un gouvernement priorisant les questions d'ordre social et économique. Rached Ghannouchi a considéré que l'initiative de Ahmed Néjib Chebbi s'inscrivait dans ce cadre-là et qu'il la soutenait.