Le député d'Attayar, Hichem Ajbouni, a commenté, jeudi 28 avril 2022, le discours du président de la République, Kaïs Saïed, prononcé dans la soirée de mercredi à l'occasion d'une dîner d'Iftar organisé à Carthage en l'honneur des familles des martyrs des attaques terroristes ayant visé des militaires et des sécuritaires et des familles des martyrs de la Révolution. M. Ajbouni a critiqué le propos du chef de l'Etat soulignant qu'il s'attendait plutôt à un discours fédérateur de par l'occasion ; la Nuit du Destin (la nuit du 26 au 27 du mois de Ramadhan, ndlr). Sauf que le président de la République a été fidèle à lui-même et s'est lancé dans un discours belliqueux reflétant son idéologie « salafiste », selon le député.
« Kaïs Saïed vit encore dans le passé. (Il pratique) une sorte de salafisme politique. Il est salafiste de pensée », a déclaré Hichem Ajbouni au micro de Sameh Meftah dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM.
Le salafisme est « un mouvement religieux de l'islam sunnite, revendiquant un retour aux pratiques en vigueur dans la communauté musulmane à l'époque du prophète Mohamed et de ses premiers disciples, et la 'rééducation morale' de la communauté musulmane ».
Hichem Ajbouni a dénoncé une politique des deux poids deux mesures face aux mêmes pratiques politiques en Tunisie. « Lors de la cérémonie de remise des prix du Concours de mémorisation du Coran, il a évoqué le Chirk (polythéisme, ndlr). Ce qui s'apparente au takfirisme. Si cela venait de Rached Ghannouchi, on aurait remué terre et ciel, mais dès qu'il s'agit de Kaïs Saïed, on laisse couler », a affirmé le politicien.
« Trouver des excuses pour Kaïs Saïed vient de l'échec des dix dernières années et la faiblesse des forces politiques », a-t-il signalé avant d'ajouter que le président de la République a « malheureusement avancé de fausses réponses aux bonnes questions » en référence aux mesures annoncées par Kaïs Saïed dans le cadre de la lutte contre la corruption politique. Hichem Ajbouni a précisé que Kaïs Saïed avait aboli toutes les institutions au lieu de présenter des alternatives.