Le député d'Attayar, Hichem Ajbouni a estimé que la Loi de finances 2022 était une loi de fonctionnement. Il a rappelé que le chef de l'Etat, Kaïs Saïed et le gouvernement avaient promulgué la LF 2022 malgré les contraintes afin d'avoir un budget de l'Etat. « On devrait entamer dès maintenant l'élaboration d'une loi de finances complémentaire… Nous avons marre des discours répétitifs. Nous attendons des réalisations ! », a-t-il ajouté. Invité le 7 janvier 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems FM, Hichem Ajbouni a expliqué que plusieurs infractions électorales avaient eu lieu en 2019 et sous les yeux de tous les Tunisiens. Il a estimé que le gel de certaines dispositions de la Constitution concernait, également, l'article garantissant une immunité au président de la République. « Actuellement, la seule personne au-dessus de la loi est Kaïs Saïed ! Les rapports de l'Instance supérieure indépendante pour les élections montrent que les dépenses de la campagne électorale du président étaient aux alentours des 45.000 dinars. Le président aurait dû nous parler du déficit budgétaire et non-pas des frais de campagne électorale », a-t-il déclaré. Le député a affirmé que la LF 2022 était en opposition directe avec les discours de Kaïs Saïed. « Il a appelé à une égalité fiscale et a, par la suite, introduit une amnistie au profit de personnes coupables d'évasion fiscale et des contrebandiers. Je tiens à rappeler que l'impôt sur les revenus était d'au moins 26% en plus du 1% de la contribution sociale solidaire. Cette mesure encourage l'évasion fiscale et la contrebande », a-t-il déploré. Pour ce qui est de la levée des compensations sur les énergies, Hichem Ajbouni a affirmé que ceci conduira à une spirale inflationniste. La hausse des prix des hydrocarbures et de l'électricité provoquera une augmentation des frais de transport, des prix des produits alimentaires et autres services connexes. Il a considéré que l'absence de dialogue et d'approche participative bloquera la mise en place de réformes. Il a rappelé que le Fonds monétaire international a appelé à l'entame d'un dialogue. « Nous sommes dans l'incapacité de répondre au déficit budgétaire de 2021 ! Qu'allons-nous faire pour réduire le déficit en 2022 ? Le contribuable va devoir subir tout cela… La LF 2022 n'a pas apporté de solutions innovatrices… Les dépenses publiques augmentent sans amélioration des services fournis par l'Etat. La qualité de la vie et le pouvoir d'achat se sont détériorés malgré une hausse de la masse salariale. Il n'y a pas de création de richesse au niveau de l'économie tunisienne », a-t-il déclaré. Le député a souligné l'importance de l'innovation dans la relance de l'économie. Il a considéré que la nomination de personnes incompétentes au niveau des ministères et des postes clé de l'Etat ont conduit à la dégradation de la situation. « Les lois de finances de la dernière décennie représentent des tentatives de rafistolage… Les solutions doivent être élaborées en dehors des lois de finances. Les entreprises publiques qui finançaient l'Etat devront maintenant bénéficier d'un soutien financier », a-t-il déploré. Par la suite, Hichem Ajbouni a considéré que le pouvoir judiciaire ne devait pas être attribué au chef de l'Etat. Il a rappelé qu'il jouissait déjà de tous les pouvoirs législatifs et exécutifs. « La justice tunisienne représente un contre-pouvoir… Nous devons munir le pouvoir judiciaire de plus de moyens… Nous ne soutenons pas Kaïs Saïed car nous ne sommes pas d'accord avec son approche actuelle... Les nominations dans certains corps de métier doivent se baser sur le critère de compétences et non-pas de l'appartenance politique… Le hold-up politique de l'administration nous a conduit à cette situation de blocage », a-t-il dit.