Commentant l'évolution de la situation politique en Tunisie, le dirigeant du mouvement islamiste Ennahdha et président de l'Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, a assuré que « l'Etat se rangerait du côté du peuple », dans une interview accordée à l'agence de presse turque Anadolu, vendredi 29 avril 2022.
Selon Rached Ghannouchi, le pays rejette le « coup d'Etat ». « Le nombre de ceux qui s'y opposent est supérieur à celui de ceux qui le soutiennent ». Il a ajouté, dans ce sens, que le peuple tunisien n'avait pas « abandonné la démocratie ». L'absence de mouvements sociaux massifs de soutien au 25-Juillet en est la preuve, selon ses dires.
« Ce qui importe en politique, c'est la direction », a-t-il souligné notant que le « pays tend vers le rétablissement de la démocratie ». Les efforts allant dans ce sens demeurent tout de même insuffisants, d'après Rached Ghannouchi, pour pousser le 'coup d'Etat' à se rétracter.
« Les gens se sont rendu compte que l'avant 25-Juillet n'était pas bien, mais ce qui a suivi n'a pas non plus ouvert les portes du paradis, plutôt celles de l'enfer », a-t-il relevé expliquant que l'entreprise juilletiste de Kaïs Saïed n'a pas réussi à résoudre les problèmes socio-économiques de la Tunisie.
Le leader islamiste a avancé, par ailleurs, que « rassembler l'opposition pour faire chuter le 'coup d'Etat' est un objectif majeur pour lequel nous (Ennahdha, ndlr) sommes prêts à faire de grands sacrifices comme en 2013 », en référence au dialogue national de 2013-2014.