La journaliste universitaire et ancienne conseillère en communication auprès du président de la République, Rachida Ennaïfer, est revenue, mercredi 11 mai 2022, sur plusieurs sujets dont la dégradation de la liberté de la presse en Tunisie et sa dernière rencontre avec le chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Invitée de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, elle a affirmé que le président de la République lui avait assuré qu'il n'avait donné aucune instruction particulière aux médias publics en vue de leur imposer une quelconque ligne éditoriale. Elle a ajouté dans ce sens que la dégradation de la situation des médias tunisiens revenait essentiellement à l'absence de politiques publiques en la matière.
La Tunisie a perdu 21 places en seulement une année dans le baromètre de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), notamment. Elle caracole ainsi, au 94e rang, juste devant le Botswana, après avoir été classée 73e en 2021.
Revenant sur la vacance du poste de porte-parole à la présidence de la République, Rachida Ennaïfer a affirmé en avoir touché un mot au président laissant entendre que ce poste serait bientôt occupé. Interpellée sur son éventuel retour à Carthage, elle a indiqué qu'elle servirait la Tunisie depuis toute position qu'elle pourrait occuper.
Commentant les fuites attribuées à l'ancienne cheffe du cabinet, Nadia Akacha, elle a estimé que les enregistrements fuités étaient authentiques soulignant l'importance d'identifier et sanctionner les parties derrière cet incident et celles à qui il aurait profité. Mme Ennaïfer a fait savoir, également, que ses fuites étaient une forme de vengeance réactionnelle après le limogeage de Nadia Akacha de la présidence de la République.
Début mai, des enregistrements attribués à Mme Akacha ont été diffusés sur la toile. Dans ces conversations fuitées, l'ancienne cheffe du cabinet présidentiel a évoqué plusieurs sujets dont la santé mentale du chef de l'Etat, sa relation avec son épouse et sa belle-sœur, ses liens avec le président français Emmanuel Macron et l'ambassadeur américain Donald Blome, entre autres.
Rachida Ennaïfer a signalé, par ailleurs, que l'ancienne cheffe du cabinet présidentiel n'avait pas démissionné contrairement à ce qu'elle a prétendu expliquant que son ancienne collègue a été mise à la porte après avoir licencié un agent qui avait refusé sa demande d'espionner ses collègues. Nadia Akacha a, rappelons-le, fait part de sa démission de son poste à la présidence de la République sur sa page Facebook évoquant des divergences de points de vue.