Le membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) fraîchement nommé, Sami Ben Slama, s'est attaqué, mercredi 18 mai 2022, au décret présidentiel sur l'Isie et au président de l'Isie, Farouk Bouasker. Lors d'une réunion du bureau de l'Isie, il a qualifié le décret présidentiel de « très mauvais » avant de tacler M. Bouasker sur la rétention de l'information au niveau de la direction considérant que cela entrave la mission des membres de l'Isie. Selon Sami Ben Slama, Farouk Bouasker a donné des consignes précises aux agents de l'Isie leur interdisant de fournir aux membres de l'instance des informations ou des documents sans son approbation. Il a ajouté, dans ce sens, que plusieurs communiqués avaient été publiés sans être examinés par les membres de l'Isie au préalable. Il a signalé, également, que des réunions avaient eu lieu avec des ministères régaliens à l'insu des membres de l'Isie en référence à une rencontre entre Farouk Bouasker et de hauts cadres du ministère de l'Intérieur.
Si cette démarche va perdurer cela mènera à des différends plus graves que ce qu'avait connu l'Isie auparavant, a estimé Sami Ben Salama, rappelant que le problème majeur de l'Instance résultait des divergences entre ses membres. « Cela doit s'arrêter. Le décret a accordé des prérogatives au président de l'instance mais pas pour devenir un dictateur », a-t-il martelé. Il a révélé, dans ce même contexte, que le projet de calendrier proposé par l'Isie avait été élaboré par des parties étrangères l'instance notant que les délais d'enregistrement des électeurs ont été fixés à une dizaine de jours, selon ce calendrier. Il a affirmé que ces délais très courts excluraient près de trois millions d'électeurs. « Nous ne permettrons à personne de nous manipuler pour ensuite nous accuser de ne pas avoir respecté les délais et nous ramener des instances étrangères pour organiser les élections », a-t-il lancé.