Mehdi Reddad est candidat aux élections législatives françaises dans la région du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest. Il représente, Horizons, parti crée par le Premier ministre, Edouard Philippe. Ses projets en tant que potentiel futur député, ses liens étroits avec la 9ème circonscription, … M. Reddad accorde une interview à Business News pour expliquer les motivations et les orientations de sa candidature. 1-Quelles sont les motivations de votre candidature ? Pourquoi avoir fait le choix de vous présenter aux élections législatives ? C'est une candidature des convictions et de l'ancrage. Cela fait maintenant 5 ans que j'ai décidé de m'engager politiquement pour mon pays. D'abord en devenant référent de la République en Marche pour le Maghreb et le Sahel. Ce qui m'a permis de rassembler des milliers de compatriotes partout dans la région, autour de la promesse originelle d'Emmanuel Macron : Faire de la politique autrement. Ensuite, pour aller plus loin encore dans mon engagement local au service des Français, j'ai été élu il y a un an conseiller consulaire à Casablanca. J'ai vu les besoins, les urgences de notre diaspora et beaucoup de mes concitoyens ont souhaité que je porte leur voix au plus près des cercles de décision. Ce que j'ai fait car je crois fermement en la possibilité de changer le quotidien des gens par la politique. Il faut pour cela de l'audace, de la cohérence et de la loyauté vis-à-vis de nos électeurs. D'où l'importance de savoir d'où l'on vient. Et en ce qui me concerne, je suis un enfant de la 9ème circonscription.
2-Vous êtes candidat Horizons qui fait partie normalement de la majorité présidentielle et vous deviez faire liste commune. Comment expliquer votre maintien face à la candidate Renaissance, alors que d'autres candidats ont annoncé leur retrait en sa faveur ? J'étais en effet nommé par le parti Horizons comme référent (le premier) au Maroc. J'ai d'ailleurs pris la décision de me mettre en retrait du parti le temps des élections législatives. D'abord en ce qui concerne les autres candidats qui se sont retirés : je vous rassure cela ne change absolument pas la donne et je ne pense pas qu'elles soient des candidatures crédibles. Ensuite, nous Français de l'étranger et en particulier ceux du Maghreb et d'Afrique de l'Ouest avons assez des touristes de la République ! Et la candidate investie veut hélas perpétuer cette triste habitude d'imposer des noms qui pensent légitimer leur démarche par une étiquette politique quelconque. Je considère que c'est du mépris à l'égard pour nos compatriotes. Je suis non seulement né ici, au Maroc, mais je créé de la valeur tous les jours avec mes siens. Pendant la pandémie, nous nous sommes organisés tous seuls, et j'avais lancé l'application d'entraide sociale France et moi. Où étaient à ce moment-là ces candidats parachutés ? Confinés à Paris. Enfin, je ne pense pas avoir besoin d'une autorisation pour aller me confronter au suffrage universel direct. Ceux qui pensent le contraire, sont habitués à faire carrière sur les schémas anciens.
3-Vous êtes candidat de la 9ème circonscription des Français établis hors de France. Quels sont vos liens avec cette circonscription et notamment la Tunisie ? Oui je suis un enfant de la 9ème circonscription. J'ai passé toutes mes années en Afrique, et au Maroc j'y dirige une holding familiale dans le domaine de l'hôtellerie qui a 50 ans. Mes liens avec la Tunisie mériteraient à eux seuls un papier à part (Rire). Tant j'aime ce pays, ses habitants et son histoire. Je suis venu la première fois en Tunisie en 2017 lorsque j'ai accompagné le Président de la République en Tunisie. Ensuite j'ai fait plusieurs voyages ici en tant que référent de LREM pour structurer les comités de soutiens locaux. Depuis que j'étais nommé référent Horizons Maroc, j'ai déjà organisé 3 déplacements à Tunis où j'ai fait plusieurs rencontres avec mes compatriotes.
4-Plus de 17 mille électeurs inscrits et en grande majorité des franco-tunisiens. Selon vous, quelles seraient les attentes de ces Français de Tunisie ? Nos Français de Tunisie ont des attentes très similaires à ceux de nos compatriotes installés au Maroc et en Algérie. Elles forment un tryptique : Ecole, éducation et santé. J'ai bien sûr des réponses à ces problématiques. Des réponses réalistes et facilement déployables. Mais, je ne viens pas ici avancer des promesses qui ne seraient ni réalisables, ni acceptables. Les Français de Tunisie ont compris mon message. Ce que je veux d'abord, pour vous, pour nous, c'est changer le regard que l'on porte sur les Français de l'étranger, et plus particulièrement nos compatriotes de la 9ème circonscription. Cette élection législative déterminera les chemins que notre pays empruntera pour les cinq années à venir. La France que nous avons en commun attend votre choix : celui-ci sera fondamental pour que votre représentant à l'Assemblée Nationale soit digne, de vous.
5-Quel programme présentez-vous pour améliorer la situation des Français de l'étranger ? et pensez-vous pouvoir les mener à bien en accédant à l'Assemblée nationale ? Je pense toujours qu'il faut rendre à notre diaspora sa dignité pour qu'elle vive pleinement et fièrement sa citoyenneté, car l'une va avec l'autre. Je juge aussi que la lutte contre les lenteurs administratives, notamment consulaires, doit être notre grande priorité, et que la réponse au coût de l'école se trouve, avant tout, au niveau local, qu'il faut donc lui donner les moyens de se développer. Il me paraît impérieux de rebâtir une nouvelle architecture consulaire, plus dématérialisée, et agile, et, pour cela, d'investir dans notre outil diplomatique qui ne cesse de s'éroder. J'estime impératif de nouer une solidarité rénovée pour mieux aider les Français en difficulté dans notre zone si vaste. Cela se traduira par une suppression immédiate des frais d'admission pour les Français. Enfin, je considère toujours que l'épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique nous obligent à repenser notre modèle de développement, et que les Français de l'étranger peuvent, et doivent prendre part à cette transition du siècle. Car c'est aussi cela, la France en commun. En Europe, mais aussi en Afrique et dans le monde, le multilatéralisme se désintègre toujours un peu plus, la logique des blocs géopolitiques revient en force, et cela crée non seulement une grande inquiétude, mais aussi un grand trouble chez nos compatriotes de métropole et de l'étranger. Il nous faut donc faire face à ce contexte mouvant non seulement par des idées fortes, mais aussi par un renouvellement profond des élus ainsi que des méthodes de conception de nos politiques publiques.
6-En Tunisie, les Français ont massivement voté Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. Vous étiez référent du parti présidentiel pour la région Maghreb. Aujourd'hui, vous avez en face la candidate de la majorité présidentielle Elisabeth Moreno. Comment convaincre les électeurs de voter Mehdi Reddad ? Parce que je porte une candidature de l'ancrage. Celle d'Elisabeth Moreno est de passage. D'ailleurs elle n'est pas la seule à être une touriste de la République. Vous savez, j'étais parmi les premiers marcheurs qui ont suivi Emmanuel Macron. Et je resterai fidèle à sa promesse. Mais ma loyauté n'est pas un chèque en blanc. Je ne fais pas carrière dans la politique et je sais que j'ai une mission précise à mener pour véritablement peser dans l'élaboration des politiques publiques. Je serai donc exigeant et à la hauteur des attentes de nos concitoyens qui j'en suis convaincu, choisiront quelqu'un qui leur ressemble.