L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a réagi dans un communiqué publié ce jeudi 2 juin 2022, au limogeage de 57 juges décidé hier par décret présidentiel. L'AMT a affirmé que le décret 35 de 2022 est nul et non avenu, car il représente une atteinte manifeste à la compétence exclusive du Conseil supérieur de la magistrature et une ingérence claire et flagrante du président de la République dans les prérogatives de l'autorité judiciaire.
L'association a dénoncé ces limogeages les qualifiant de « massacre » judiciaire opéré sous couvert de lutte contre la corruption et qui en fait n'a rien à avoir ce qui n'a en fait rien à voir avec cela.
Elle a tenu à expliquer à l'opinion publique que ce massacre intervient dans le cadre de la liquidation d'un certain nombre de juges du ministère public, dont le procureur général près la Cour d'appel de Tunis, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Tunis et les juges d'instruction et de conseil qui ont tenu à appliquer la loi en toute impartialité refusant de se soumettre aux pressions quotidiennes et publiques du président de la République et de ses instructions directes et par l'intermédiaire de la ministre de la Justice.
L'AMT a souligné que cette « liquidation » vise à créer des vacances que le président de la République s'empressera de pourvoir en nommant des personnes qui travailleront selon ses instructions et celles de la ministre de la Justice.
Elle a enfin appelé les juges à serrer les rangs et à lutter pour leur indépendance refusant de se soumettre à aucune pression d'aucune partie et les a convoqués à une Assemblée nationale urgente le 4 juin pour délibérer sur les développements récents et prendre les décisions nécessaires.