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Elle attaque la rue, l'AMT et le ministre : les déclarations explosives de Raoudha Laâbidi !
Publié dans Business News le 15 - 08 - 2011

Les différends entre magistrats, plus précisément entre l'Association des Magistrats Tunisiens (AMT) et le Syndicat des Magistrats Tunisiens (SMT), auxquels s'ajoutent les affaires traduites en justice ces derniers jours concernant les symboles de l'ancien régime ont mis le corps de la justice en ébullition.
Une succession de décisions judiciaires et de verdicts qui intéressent de près l'opinion publique, a suscité plus d'une polémique. En effet, de condamnation à libération, de mise en arrêt au non-lieu, les exemples se multiplient. Un vrai casse-tête et pour les juges et pour l'opinion publique. En résumé, des turbulences secouent le cœur même de l'institution judiciaire.
Afin de tirer au clair certaines zones d'ombre des coulisses des tribunaux, nous nous sommes adressés à la présidente du syndicat des magistrats, Raoudha Laâbidi qui a parlé, avec franchise et entre autres, du retour précipité de l'AMT dès le 15 janvier 2011, du fameux arrêté du 23 mars 2011 et du maintien de Lazhar Karoui Chebbi à la tête du département de la Justice…
Rappelons que, créé après la révolution, le SMT, depuis sa constitution, a été mal accueilli par le bureau exécutif de l'Association des Magistrats Tunisiens. De son côté, Raoudha Laâbidi, présidente du SMT a affirmé, non sans amertume, que le secteur subit de nos jours une campagne de dénigrement sans précédent, voire un acharnement visant à discréditer les magistrats et à généraliser les accusations de corruption.
Elle a rappelé qu'il est pourtant facile de cerner les coupables étant donné que le circuit du secteur est facile et la traçabilité est claire. Les dossiers des accusations devraient être décortiqués et étudiés au cas par cas afin que la majorité des magistrats intègres ne paient pas pour la minorité des corrompus. Cette mise en cause du corps des magistrats fait courir au pays un danger immense car, s'il y a une crise de confiance en la justice, plus rien n'est assuré. Un sentiment d'insécurité et de peur s'installerait progressivement chez les gens, ce qui représente «une arme à tout détruire».
L'AMT avait promis qu'à l'issue d'un délai de sept jours, une liste des magistrats corrompus sera présentée. A ceci, Mme Laâbidi rétorque que « même sept mois ne suffiraient pas à dresser cette liste. Aucune liste ne devrait exister. Serions-nous revenus aux méthodes d'Hitler qui condamnait en masse et envoyait, collectivement, des groupes de personnes dans les chambre à gaz ? Non, l'enquête, la poursuite et le jugement devront se faire d'une manière personnelle et individuelle, pour que justice soit faite, conformément à l'éthique et aux principes mêmes du respect des droits de l'Homme», lance t-elle.
«L'origine de cette problématique, selon la présidente du SMT, réside dans l'arrêté du 23 mars 2011 et plus précisément l'article 17 qui stipule la révision et la mise à jour des réglementations de tous les pouvoirs à l'exception du pouvoir judiciaire. Or, il s'agit selon elle du secteur prioritaire, dont la refonte est plus qu'urgente. «Il y a manifestement une volonté politique évidente de geler le secteur, de bloquer son évolution et son assainissement. On n'a pas voulu toucher aux textes de loi réglementant le secteur afin de sauvegarder. Autrement, il y a une absence de volonté politique d'introduire des réformes au sein du secteur de la justice, ce qui y entraîne un manque de confiance générateur d'agitations populaires».
Une autre interrogation laisse perplexe Mme Laâbidi. Elle trouve extrêmement bizarre que l'ancien chef du gouvernement, Mohamed Ghannouchi, décide, à l'aube de la révolution et pas plus tard que le 15 janvier 2011, de rendre la légitimité à l'AMT, alors qu'une telle légitimité ne peut provenir que des magistrats eux-mêmes. Et puis, une telle précipitation dans le timing de M. Ghannouchi et un tel intérêt à cette association dans un moment où le pays avait tant d'autres priorités, ne peut que susciter la suspicion et la protestation chez les magistrats.
Mme Laâbidi a rappelé que les membres du bureau exécutif de l'AMT avaient pris part à la réunion qui avait suggéré la création du syndicat (vidéo à l'appui).
Cependant, après avoir donné son accord, le bureau exécutif de l'AMT, s'est rétracté le lendemain et a prétendu être surpris par la création du syndicat. Mme Laâbidi a rappelé que le statut associatif était le seul moyen toléré et autorisé avant la révolution.
D'ailleurs, Béchir Tekkari était connu pour sa fameuse déclaration en s'adressant à l'AMT: « N'oubliez pas que vous n'êtes pas un syndicat, alors vous n'avez pas le droit de présenter des revendications sociales ». C'est précisément pour pallier à cette brèche que l'idée de la création du syndicat avait vu le jour.
L'AMT s'est quand même opposée au syndicat considérant que «c'est une manœuvre pour briser l'unité des magistrats». A ceci, Mme Laâbidi argumente que le pluralisme est une constante de la démocratie et que le SMT œuvre pour défendre les intérêts et les revendications des magistrats. Et cela, une association ne peut pas le faire ».
Concernant l'état des lieux des affaires traitées en justice en ce moment, les décisions et les verdicts se succèdent mais ne se ressemblent pas. Béchir Tekkari a été libéré, Abderrahim Zouari, a été également libéré mais ensuite mis en arrêt, Ali Seriati a bénéficié d'un non-lieu dans une affaire dans laquelle il a été mis en état de liberté, sans oublier la polémique autour de la responsabilité judiciaire suite à la fuite de Saida Agrebi.
Pour le cas de l'affaire Seriati et bien d'autres affaires, la faille selon la présidente du syndicat réside dans le choix ou le classement chronologique de ces affaires. Bien que le juge ayant statué sur l'affaire ait fait preuve d'impartialité et n'a pas cédé à la pression de la rue, car réellement, l'accusé n'est pas impliqué dans ladite affaire, le choix de l'affaire de falsification des passeports n'est pas approprié. Il fallait commencer par les plaintes plus consistantes. Ceci représente une provocation de l'opinion publique et une volonté claire de nuire à l'image de la justice, puisque les chefs d'inculpation du bonhomme dans d'autres affaires sont bien plus graves. Le peuple tunisien est persuadé de sa culpabilité et attend impatiemment sa condamnation.
Pour le cas de l'évasion de Saïda Agrebi, Raoudha Laâbidi assure que le ministre a détourné le problème dans le sens où la décision d'interdiction de voyage n'est de la compétence du procureur de la République, mais du ressort du juge d'instruction
«C'est une surenchère autour de la justice et contre la justice, orchestrée par des agents internes, dont le bureau exécutif de l'AMT et des parties politiques externes, sans oublier le faible rendement du gouvernement et notamment celui du ministère de la Justice. En effet, avec tout notre respect pour Lazhar Karoui Chebbi, pour ses compétences juridiques et son passé, nous estimons qu'il n'est pas à sa place en tant que ministre de la Justice.
Il va falloir prendre des décisions radicales et tant qu'on ne l'a pas fait, on est loin d'être sorti de l'auberge !» a t-elle conclu. Dorra Meziou et Noureddine HLAOUI


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