L'ancien ministre et fondateur d'Attayar, Mohamed Abbou a été présent, ce vendredi 10 juin 2022, sur les ondes de Shems Fm pour revenir sur les derniers développements sur la scène nationale, notamment, le bras de fer entre les magistrats et le président de la République à la suite de la révocation de 57 magistrats. Mohamed Abbou a indiqué que plusieurs injustices et ingérences ont marqué l'histoire de la justice en Tunisie, rappelant que l'ancien président Ben Ali a malmené les magistrats, tout comme les partis ayant pris le pouvoir après la révolution de 2011, citant à titre d'exemple le mouvement Ennahdha, Nidaa Tounes et Tahya Tounes. Il a ajouté que le président Kaïs Saïed a continué ces pratiques alors qu'il est dans l'illégitimité et qu'il n'existe plus aucune confiance en sa personne.
« Notre erreur était d'avoir soutenu Kaïs Saïed rien que pour son intégrité et nous avions appelé à l'application de l'article 80. Le système était plus fort que nous et la corruption sévissait en Tunisie. Les partis rationnels régressent et se disloquent puisque le discours rationnel n'est plus requis. La preuve est l'ascension de Kaïs Saïed au pouvoir. L'erreur est le coup d'Etat opéré par Kaïs Saïed et non nos appels pour la prise des mesures réformistes. Il n'était pas possible de changer le système à travers les élections. La loi électorale est erronée et l'électeur est fragile ».
Revenant sur la révocation des 57 magistrats, Mohamed Abbou a assuré qu'il est au courant des affaires de corruption pesant sur six magistrats. « Dans la liste présentée par Kaïs Saïed, il y a, au plus, six magistrats impliqués réellement dans des affaires de corruption. Cependant, il y a d'autres magistrats impliqués qui n'ont pas été mentionnés », indique-t-il rappelant que la manière de présenter les accusations concernant les magistrats les pousserait à se justifier et à se défendre auprès de leur entourage, « c'est de la bassesse, l'Etat ne lui appartient pas ! » !.