« Nous avons participé au dialogue et donné notre avis et notre vision sur de nombreux sujets, maintenant nous attendons de découvrir la constitution pour évaluer les résultats de ce processus » a déclaré le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouheir Maghzaoui, ce lundi 27 juin 2022, sur Shems FM. Zouheir Maghzaoui a souligné que son parti a été le premier à estimer que le cœur du processus engagé le 25 juillet devait être économique et social. « La prochaine étape va être économique et sociale, pour répondre aux attentes du peuple tunisien et c'est normal que ce soit la priorité. L'Etat doit jouer son rôle social après l'avoir délaissé pendant dix années. On ne peut pas dire que le 25 juillet a répondu à ces attentes et c'est là un des points que nous critiquons et sur lequel nous avons des réserves. Durant ces neuf mois le président avait la possibilité d'agir sur certaines questions, l'économie de rente notamment, mais il ne l'a pas fait » a-t-il poursuivi.
« Le gouvernement Fakhfakh a essayé d'aborder certains dossiers mais a été fauché par ces lobbies, ces mafias qui ont avorté la révolution. Nous avons donc des réserves mais nous soutenons toujours le processus du 25 juillet car nous croyons réellement qu'il offre une opportunité pour redresser le pays. Nous allons appeler les Tunisiens à participer en masse au référendum, pour exprimer leur choix et le président doit aussi veiller à ce que le taux de participation soit élevé pour donner la crédibilité nécessaire au processus » a-t-il ajouté.
Zouheir Maghzaoui a précisé qu'Echaâb participera au vote mais qu'il ne définira sa position qu'après avoir pris connaissance du contenu de la constitution, notant que si le référendum débouche sur une majorité de « non » le président de la République, Kaïs Saïed, devrait se « retirer ».
Zouheir Maghzaoui est, en outre, revenu sur la grève des magistrats, entamée depuis le limogeage, par décret présidentiel, de 57 juges, en ces termes : « Il est clair qu'il y a un problème au niveau de la justice, ce n'est pas un secret et le fait que des dossiers engagés depuis dix ans ne soient toujours pas bouclés en atteste largement. Néanmoins nous sommes contre le fait de limoger des juges en leur ôtant le droit de se défendre et le président semble s'être ravisé par rapport à ce point, néanmoins crier au scandale et aux juges opprimés il ne faut pas exagérer, nous savons tous que certains ont été très lésés par le 25 juillet car leurs intérêts ont été touchés » a conclu Zouheir Maghzaoui.