Le président de la République, Kaïs Saïed a publié, à la date du 5 juillet 2022, une lettre dans laquelle il a appelé les citoyens et citoyennes à voter en faveur du projet de la nouvelle constitution soumise à un référendum à la date du 25 juillet 2022. L'équipe de BN Check s'est interrogée sur la légalité d'une telle manœuvre et de l'appel lancé par Kaïs Saïed, en sa qualité de chef de l'Etat et sur la page officielle de la présidence de la République. Pour rappel, la loi organique n°2014-16 du 26 mai 2014, relative aux élections et aux référendums avait été révisée par le chef de l'Etat par le décret-loi n° 2022-34 du 1er juin 2022. Le texte dans sa version finale indique, dans son article 116, que la participation à la campagne du référendum doit faire l'objet d'une validation de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). Une déclaration doit être déposée auprès de l'instance. Celle-ci statue par la suite sur les demandes et publie une liste des participants. En effet, l'Isie avait publié, à la date du 28 juin 2022, une liste comportant les noms des 161 participants à la campagne du référendum. Elle comporte les noms d'une centaine de personnes physiques, une vingtaine de partis politiques et une autre vingtaine d'organisations et d'associations. Dans aucunes des cases de cette liste ne figure le nom de la présidence de la République ou du chef de l'Etat, Kaïs Saïed. Il ne bénéficie, donc, pas de la qualité de participant à la campagne du référendum et n'a pas le droit de propager des messages incitant les citoyens à voter en faveur du projet de la nouvelle constitution. De plus, l'article 115 bis, qui avait été ajouté par Kaïs Saïed, indique que « L'autorité qui convoque au référendum établit une note explicative précisant le contenu et les objectifs du texte soumis au référendum. Elle est rendue publique avant le début de la campagne de référendum ».