La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi a affirmé que son parti était le seul à s'être opposé au président de la République, Kaïs Saïed, depuis la présentation de sa feuille de route à la date du 13 décembre 2021. « Nous avions dénoncé la violation de la loi et des principes de l'Etat de droit... Participer au référendum signifie reconnaître le processus entamé par Kaïs Saïed... Nous ne voulons pas légitimer ce processus... Je ne soutiens pas les bavures... Mon programme électoral lors des présidentielles de 2019 évoque un référendum », a-t-elle ajouté. Invitée le 29 juillet 2022 par Myriam Belkadhi sur les ondes de la radio Shems Fm, Abir Moussi a rappelé que les élus du PDL avaient proposé à leurs collègues de soumettre une proposition de révision de la constitution à l'Assemblée des représentants du peuple. Elle a affirmé que le chef de l'Etat avait exploité la situation de blocage politique afin de mettre en place son projet politique. Elle a assuré que le PDL continuera à militer et à s'opposer au pouvoir en place.
Abir Moussi a déploré la mise en place d'une constitution délaissant l'aspect civil de l'Etat, les acquis de la révolution en matière de droits de l'Homme et instaurant un Califat. Elle a critiqué l'absence de moyen de contrôle sur le président de la République et la quasi-impossibilité de soumettre une motion de censure visant le gouvernement. Elle a aussi pointé du doigt la collaboration de certains défenseurs des droits de l'Homme et opposants à Ben Ali avec les islamistes. « Kaïs, l'unique et sans associé a rédigé sa propre constitution... Il y a plusieurs incohérences dans cette constitution... J'appelle les forces civiles à former une forte coalition dans le prochain parlement... L'entrée en vigueur immédiate de la nouvelle constitution peut nous mener vers une nouvelle situation de blocage. En cas d'empêchement du chef de l'Etat, théoriquement, le président de la Cour constitutionnelle devrait prendre sa place... Nous proposons d'entamer un nouveau dialogue national portant sur le brouillon de la constitution rédigé par Sadok Belaïd... Ce dialogue doit avoir lieu immédiatement et avant le recours de Néjib Chebbi à des forces étrangères... Nous devons former un front incluant tout le monde y compris l'UGTT et les partisans de Kaïs Saïed », a-t-elle ajouté. Abir Moussi a affirmé qu'elle avait appelé Taboubi à s'opposer à la tenue du référendum en raison de son état de santé à cet instant-là. Elle a expliqué qu'elle se croyait mourante.