Le parti destourien libre (PDL) a adressé, ce lundi 4 juillet 2022, une dernière mise en demeure à l'Instance supérieure indépendante pour les élections pour arrêter le processus du référendum et annuler le rendez-vous du 25 juillet 2022, et ce, avant de saisir la justice pénale. Le parti présidé par Abir Moussi indique qu'il a prévu l'organisation d'une manifestation le jeudi 7 juillet 2022 à partir de 17h devant le siège de l'Isie.
Le PDL explique qu'il entame cette procédure suite à l'absence de base juridique permettant au président de la République de soumettre, directement et sur sa propre initiative, un projet d'une nouvelle constitution au référendum. Il souligne que ni la constitution de 2014, ni le code électoral toujours en vigueur, ni même le décret 117 illégitime, ne permettent au président de la République cette initiative.
Le PDL ajoute que le texte publié au Journal officiel est émis par une partie incompétente et rédigé par des parties inconnues dans la mesure où le comité des affaires juridiques ne s'est pas réuni. Il précise que la présentation d'un texte inconnu et illégitime au référendum est une violation de la loi, une atteinte à la souveraineté du peuple et un attentat ayant pour but de changer la forme de l'Etat, désormais un crime passible de poursuites judiciaires.
Il est à noter que Abir Moussi et son parti appellent au boycott du référendum, dans la mesure où ils ne reconnaissent pas tout le processus ayant abouti au référendum de 25 juillet. Dans une vidéo live datant d'hier, dimanche 3 juillet 2022, Abir Moussi a épinglé les appels pour participer au référendum même pour voter « non ». « C'est tout un stratagème. Le boycott du référendum va montrer le véritable poids de Kaïs Saïed. La participation sera très faible et le taux d'approbation sera très élevé. Ainsi, certaines parties qui appellent à voter "non" ne feraient qu'augmenter le taux de participation. Les nahdhaouis voteront, également, pour le référendum. Le nouveau projet de Saïed passera alors haut la main avec un taux de participation respectable. Par la suite, Saïed sera éjecté et sera remplacé par « un oiseau rare » des nahdhaouis. Ils profiteront de la constitution tant rêvée que Saïed leur a offert », a-t-elle expliqué. Partant de ce principe, Abir Moussi a appelé toutes parties qui s'opposent réellement au processus illégitime de Kaïs Saïed à s'unir afin d'empêcher le référendum avec le 25 juillet.