La ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, Neila Nouira Gongi, a affirmé que la réalité énergétique en Tunisie est comme celle de tous les pays du monde. Ainsi, la balance énergétique est déficitaire et, en Tunisie, on importe plus de 53% de nos besoins. En parallèle, les prix du carburant et le prix du baril de pétrole sont en train d'augmenter. Et de spécifier que la loi de finances 2022 a été bâtie sur l'hypothèse que la moyenne de prix du baril ne dépassera pas les 75 dollars le baril de Brent. Or, aujourd'hui, la moyenne de prix a atteint 108 dollars le baril de Brent.
Sachant qu'un dollar supplémentaire dans le prix du baril représente 140 millions de dinars (MD) de dépenses en plus pour l'Etat tunisien alors que pour le glissement du dinar, chaque 10 millimes de moins par rapport au dollar se répercutent par 40 millions de dinars (MD). En prenant en compte ce nouveau prix, il faudra débourser 8 milliards de dinars de compensation en 2022, alors que les prévisions étaient de 2,9 milliards de dinars (des besoins qui ont presque triplé). Selon elle, les besoins de financement en produits pétroliers (carburant, gaz, électricité) étaient de 5,2 milliards de dinars, aujourd'hui avec la flambée des prix ils ont grimpé à 10,2 milliards de dinars.
La ministre a noté que toute une approche et un programme jusqu'à l'horizon 2026 ont été mis en place par le gouvernement à cet effet, et que suite à la guerre en Ukraine, la priorité, quant à la compensation, a été donnée à l'importation de céréales et en particulier à l'importation de blé. La conjoncture nécessite une révision des prix des carburants, qui sera annoncée bientôt, a-t-elle précisé.