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La vision gouvernementale pour les énergies renouvelables et la mobilité électrique
Publié dans Business News le 13 - 06 - 2022

Volonté, programmes et ambitions ont été les maîtres mots d'une table ronde organisée par le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines, sous la tutelle de la ministre Neila Nouira Gongi et en présence de plusieurs hauts cadres, qui a permis d'exposer aux médias la vision du ministère en matière d'énergies renouvelables, mais pas seulement.

« Nous avons voulu faire un focus sur les énergies renouvelables et la transition énergétique, qui n'est plus un choix mais une nécessité, à cause des divers défis auxquels fait face actuellement le pays.
Les dix dernières années, il n'y a pas eu beaucoup de découvertes pétrolières et gazières, et le cadre juridique mis à travers la constitution n'a pas permis l'accélération et l'encouragement des investissements, recherches, explorations et découvertes dans ce domaine. Cela ne veut pas dire qu'on ne dispose pas de ressources mais le cadre légal n'était pas adéquat. Ce qui a conduit le pays a un grave et important déficit énergétique aujourd'hui. Ce déficit est passé de 10% en 2010 à 48% actuellement. Il était même à 59% avant l'entrée en service du champ Nawara. En contrepartie et pour cette même période notre consommation a plus que doublé. Ces besoins sont importés vu qu'on n'a pas fait de nouvelles découvertes qui peuvent les combler. Le prix à la vente de certains produits n'a pas changé depuis longtemps, à titre d'exemple celui de la bouteille de gaz qui n'a pas évolué depuis 2010.
Tout cela nous a poussés vers un produit différent, le soleil et le vent, pour en faire des énergies renouvelables. Or, aujourd'hui, le mixte en énergie renouvelable de la Tunisie est de 3,7%, ce qui est "un taux risible". Certes, depuis 2015, un projet ambitieux a été mis en place mais rien n'a été concrétisé », a expliqué la ministre.
L'important est le partage d'opinion et l'interaction, pour présenter une information juste, compréhensible pour qu'elle soit relayée convenablement.

Mme Gongi a affirmé : « Notre objectif est de dire la vérité, or la vérité dans le domaine énergétique est difficile à entendre.
Nos besoins en importation d'hydrocarbures et de gaz représentent 58% des dépenses de développement, 13% des ressources propres de l'Etat, 3,7% de notre PIB, sachant que 97% de l'électricité de notre pays est produite par la combustion de gaz, car on a fait le choix en Tunisie du "tout gaz". Or, on oublie que le prix du gaz est indexé automatiquement au prix du baril de pétrole.
Chaque jour je suis effrayée par le cours du pétrole et la réforme du système de compensation n'est plus un choix aujourd'hui, car il faut trouver un équilibre entre la consommation, la production et les besoins en énergie, un équilibre qui permet de préserver la dignité des citoyens et la compétitivité des entreprises ».
Et d'ajouter que la crise en Ukraine a complexifié les choses et changé les paradigmes.
La ministre pense qu'en Tunisie, les effets régulateurs n'ont pas été au même diapason que le trend de l'évolution des prix de pétrole. Elle considère que la solution est d'accélérer la transition énergétique du pays, le développement de l'efficacité énergétique et de la mobilité électrique.
Et d'évoquer dans ce cadre, la décision européenne d'interdire la vente des véhicules thermiques à partir de 2035 et la taxe carbone.
Neila Nouira Gongi a aussi évoqué leur travail sur l'hydrogène vert et l'ammoniac vert. Et de soutenir : « Nous n'allons pas à l'hydrogène vert parce que c'est un effet de mode mais parce que nous sommes un pays producteur de phosphates, donc on peut nous positionner en tant que pays exportateur d'engrais vert, une étude est en cours et sera présentée d'ici la fin de l'année. Nous avons un avantage comparatif et compétitif, très important en la matière ».
La ministre a annoncé qu'une étude stratégique énergie sera présentée avant la fin du mois de juillet et qui se fera en parallèle avec les conclusions d'une étude stratégique de l'industrie et innovation à l'horizon 2035, qui est prête et qui sera présentée la première semaine de juillet, et où l'axe économie verte et circulaire sera prépondérant.

En réponse à une interrogation de Business News, Mme Gongi a précisé que le deuxième axe est la mobilité électrique. Et de souligner que la crise ukrainienne a fait des ravages, mais elle a aussi apporté son lot d'opportunités et de potentiel de développement en termes d'industrie.
« Nous avons une cellule au ministère de l'Industrie qui travaille en étroite collaboration avec le ministère de l'Economie et de la Planification, l'Instance tunisienne de l'investissement (TIA) et la Agence de promotion de l'investissement extérieur (FIPA).
Nous avons des contacts sur des projets très avancés en termes de relocalisation, par rapport à un des projets autour du secteur électrique mais également de nouveaux projets autour de la mobilité. Il y aura des annonces importantes les prochains jours et les prochaines semaines. Réellement, aujourd'hui nous nous repositionnons sur l'échiquier de l'investissement à l'international pour un développement triangulaire (pays partenaire-Tunisie avec une portée sur l'Afrique).
Ce sont des niches porteuses d'investissements, de production, d'emplois et de développement et c'est à travers ces aspects là que nous allons repositionner la Tunisie, dans le giron où elle était et où elle doit retourner », a-t-elle confié.

Belhassen Chiboub, directeur général de l'électricité et de la transition énergétique au sein du ministère, a souligné que la guerre en Ukraine a impacté le cours du baril de pétrole, qui a nettement augmenté atteignant un prix moyen de 105 dollars le baril pour la période allant de début janvier à fin mai 2022, ce qui va engendrer une augmentation de la compensation.
Sachant qu'un dollar supplémentaire dans le prix du baril représente 140 millions de dinars (MD) de dépenses en plus pour l'Etat tunisien alors que pour le glissement du dinar, chaque 10 millimes de moins par rapport au dollar se répercutent par 40 millions de dinars (MD). Or, les hypothèses retenues pour la Loi de finances 2022 est de 75 dollars, le baril étant situé à plus de 120 dollars le 13 juin 2022.
En prenant pour hypothèse un prix moyen du baril de 101 dollar, il faudra débourser 5,92 milliards de dinars de compensation en 2022, alors que les prévisions étaient de 2,88 milliards de dinars, soit 3,04 milliards de dinars supplémentaires.

L'ambition est d'atteindre 35% d'énergie renouvelable en 2030 et 80% en 2050, outre l'amélioration de l'efficacité énergétique de 30% par rapport à 2010, pour ce même horizon.
Pour atteindre, ce taux d'énergie renouvelable, il faudra installer une capacité supplémentaire en énergie renouvelable de 4.300 de mégawatts (MW) soit 4,3 gigawatt (GW). A cet effet, il faudra l'installation de 500 MW annuellement sur huit ans pour un investissement dépassant le milliard de dinars annuellement.
Rappelons que lors de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, la Tunisie s'est engagée à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l'année de base 2010.

Selon M. Chiboub, la vision stratégique est basée sur trois piliers : assurer la sécurité énergétique, garantir l'équité et la maitrise énergétique et parvenir à un développement durable.
Le programme national de production d'électricité via les énergies renouvelable 2022-2025 devra nécessiter des investissements globaux d'environ trois milliards de dollars, soit près de neuf milliards de dinars, qui seront répartis sur tout le territoire. Il permettra la création de plus de 1.000 emplois permanents outre 2.000 emplois temporaires annuels pendant cinq ans, la période de réalisation du projet.
Le tarif attendu est de 100 millimes par kilowattheure pour l'électricité issue des énergies renouvelables contre un coût de production de 200 millimes par kilowattheure pour l'électricité produite par le gaz naturel.
Le pays économisera 500 millions de dinars annuelles de coûts de production de gaz naturel et n'importera pas un million de tonnes annuellement en gaz naturel, soit une baisse de 30% des importations de gaz

Pour sa part et en réponse à une interrogation de Business News sur la mobilité électrique Fathi Hanchi, DG de l'Agence nationale pour la maitrise de l'énergie (ANME), a soutenu : « Nous avons une vision et une feuille de route pour la mobilité électrique, un travail qui a réuni toutes les parties prenantes. La concrétisation s'est faite à partir de cette année 2022, avec la publication de certains privilèges pour les voitures électriques et hybrides dans la loi de finances.
Nous œuvrons actuellement sur la mise en place d'un réseau de bornes de recharges dans les parkings, les grandes surfaces, les infrastructures publiques notamment les ports et aéroports qui nécessiteront des investissements spéciaux ainsi que pour l'introduction dans les cahiers de charge des promoteurs immobiliers d'un espace dédié pour les bornes de recharges. Cette année, tout cela sera clarifié.
La stratégie est de se positionner sur cette technologie au niveau industriel. Aujourd'hui, nous avons tous les atouts pour que nous soyons producteurs de véhicules. Nous sommes en train de travailler sur ce dossier sérieusement, pour ne pas rater le coche de cette évolution technologique ».

Interrogé par Business News sur la mobilité électrique et l'impact de cette révolution technologique sur les industries des composants automobiles, Neila Nouira Gongi a affirmé que le ministère va faire un programme dédié.
Et de préciser : « La Tunisie a été un précurseur en matière de mise à niveau industrielle dans les années 90. Aujourd'hui, un programme de mise à niveau sera mis en place pour permettre à nos entreprises de se préparer avec des financements, un accompagnement et surtout une veille pour que les entreprises tunisiennes soient préparées à ce qui vient. Nous allons lancer un programme d'accompagnement et de mise à niveau des entreprises, qui tiendra compte de cet aspect-là, car la guerre demain c'est celle-là. La transition énergétique est au cœur de tout processus de développement d'un pays ».

Pour la ministre, un nouvel ordre mondial est en train de se créer et la Tunisie doit se positionner.
« Comment attirer les entreprises qu'elles soient tunisiennes ou étrangères vers le potentiel de développement de la Tunisie ? Nous avons une vision, nous avons un programme, nous espérons pouvoir le réaliser. Nous avons des lacunes dans la présentation de l'information, nous essayerons d'y remédier et nous accueillons avec plaisir vos critiques, car grâce à celles-ci nous savons où intervenir pour corriger la trajectoire ».

Le ministère de l'Industrie, de l'Energie et des Mines est en train d'œuvrer pour que la Tunisie ne rate pas le coche de l'énergie renouvelable, de la mobilité électrique et des industries liées. Mais, le plus important est de concrétiser ces programmes.


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