Depuis la date du 13 août 2022, les internautes ont massivement partagé une photo prise au gouvernorat de Kairouan. Le cliché en question montre une petite muraille d'une dizaine de mètres et un portail avec une enseigne contenant l'inscription suivante : "Hôpital du Roi Salman à Kairouan". Il s'agit là d'un projet annoncé depuis 2015 par l'ancien ministre de la Santé, Saïd Aïdi. Le projet a fait l'objet de plusieurs polémiques depuis l'officialisation en juillet 2015. Les critiques ont porté principalement sur la lenteur ou encore une immobilité d'exécution. Le projet a refait surface, il y a de cela quelques jours, lorsqu'une première photo montrant l'enseigne de l'hôpital par terre devant une petite imprimerie. La photo a été tournée en dérision. Les internautes se sont moqués de la qualité de l'enseigne qui semblait-il ne coûterait que quelques centaines de dinars. Certains ont rappelé que le projet en question avait été évalué à plus de 80 millions de dinars.
Par la suite, une deuxième photo avait été prise au niveau du terrain consacré à la réalisation du projet. Celle-ci montre une muraille de pas plus de 20 mètres au beau milieu d'une parcelle de terre. Au milieu de cette muraille, se trouve un portail en métal de très mauvaise qualité. Les deux ont été placés dans un espace désertique. On leur a même construit un petit trottoir. Une image hallucinante qui à son tour avait été la source de railleries. Une image comique digne d'un épisode de Mr Bean ou d'un film de Charlie Chaplin.
Certains internautes ont expliqué, d'un ton ironique, que le retard dans la réalisation du projet résultait de l'attente de l'achèvement d'un autre projet, à savoir la ligne TGV annoncée par le président de la République, Kaïs Saïed. D'autres ont affirmé qu'il s'agissait d'un projet innovant : " le premier hôpital en plein air".
L'absence totale d'un bâtiment a rappelé aux Tunisiens le fameux projet de la Faculté de médecine de Médenine annoncé par les nahdhaouis depuis 2011. Ils ont posté la photo de la pancarte fixée dans un terrain de la région à côté de celle de la muraille de l'hôpital universitaire.
L'état d'avancement de ce projet ne fait que refléter la mauvaise gouvernance du pays. Les projets les plus essentiels ou encore vitaux aux Tunisiens ne sont réalisés qu'après des dizaines d'années. D'autres sont complètement jetés aux oubliettes. Les principaux coupables de cette situation catastrophique sont la bureaucratie et l'annonce de projets loin, voire très loin de notre capacité de réalisation.