La nouvelle constitution adoptée suite au référendum du 25 juillet 2022 a été publiée dans le journal officiel de la République Tunisienne. Le texte intégral a été rendu public dans un numéro spécial du 18 août 2022. Le document publié a interpellé les internautes pour plusieurs raisons. L'une d'entre elles porte sur des fautes d'orthographe, d'autres de syntaxe, mais aussi de formulation de règles ou de notions qui nous sont bien familières. C'est le cas de l'article 8 comportant les dispositions relatives au drapeau de la République Tunisienne. La lecture de l'article nous montre une grossière erreur portant sur les spécificités du drapeau officiel. En effet, dès notre plus jeune âge, on nous apprend que le drapeau tunisien est rouge, en son milieu figure un disque blanc comportant une étoile rouge à cinq branches entourée d'un croissant rouge, conformément à ce qui est prévu par la loi. Le même texte avait été inclus à la constitution de 1959 et à celle de 2014.
Néanmoins, il semblerait que le président de la République, Kaïs Saïed, en avait décidé autrement. L'article 8 de la nouvelle constitution indique que le drapeau tunisien est rouge, qu'il comporte un disque blanc, une étoile rouge et un croissant rouge. Mais la formulation de la phrase indique que l'étoile se trouve dans un disque blanc encerclé par un croissant rouge. Ainsi, le croissant a changé de place et a été déplacé à l'extérieur du disque blanc. Cette erreur est due à la formulation de la phrase en langue arabe. Il existe deux façons de dire le mot étoile : une première au féminin et une deuxième au masculin. Le chef de l'Etat a opté pour le terme masculin : "Najm". Le mot disque quant à lui est utilisé dans l'article au féminin. Pour ce qui est du mot "croissant", il était accompagné d'un complément de nom utilisé au féminin. La lecture de l'article indique que le cercle est entouré d'un croissant et non-pas l'étoile.
C'est donc une autre erreur qui s'est glissée au grand projet de Kaïs Saïed. L'erreur se trouvait déjà dans le projet de la nouvelle constitution avant la tenue du référendum, c'est-à-dire après révision de la première proposition. Elle n'a pas été rectifiée et a été soumise au vote. Une triste maladresse qui aurait pu être évitée en reprenant les dispositions des articles de la constitution de 2014 ou celle de 1959. La photo accompagnant l'article démontre l'ampleur des dégâts.