Le Front de Salut national a annoncé, mercredi 7 septembre 2022, qu'il ne participera pas aux élections législatives prévues le 17 décembre. Pour en parler le leader du front, Jaouhar Ben Mbarek était sur le plateau de la radio nationale jeudi 8 septembre. « Le point de vue du Front de Salut est clair depuis le coup d'Etat du 25 juillet. Nous avons refusé ce cheminement dès son commencement et c'est pour cette raison que nous ne participerons pas aux prochaines législatives. Pour nous ses élections ne sont qu'une étape parmi les différentes phases du coup d'Etat », a en effet déclaré Jaouhar Ben Mbarek durant l'émission et d'ajouter : « Si nous participons, nous sommes sûrs de gagner, mais nous n'adhèrerons pas au processus. Nous sommes la principale force politique d'opposition contre le coup d'Etat et nous continuerons la lutte. Nous avons formé ce front pour combattre Kaïs Saïed et non pour participer à un quelconque processus avec lui ».
Dans son discours, l'opposant politique a été très virulent envers le chef de l'Etat. « Pour nous, le président se comporte comme un envahisseur étranger, un colon ! De plus, il est en train de détruire le pays, ses acquis et jamais le tunisien ne s'est retrouvé dans cette situation de pénuries à répétition, en plus d'un très fort taux de chômage », a assuré M. Ben Mbarek qui a par la suite déploré une manière de gouverner, unilatérale. « Un mode de gouvernance qui mènera le pays à la ruine », selon lui. Aussi, dans son intervention, Jaouhar Ben Mbarek a expliqué qu'étant donné que toutes les forces politiques importantes boycottent les législatives, « nous demandons des élections législatives et présidentielle anticipées. Kaïs Saïed doit être isolé et avec les autres partis d'opposition nous devons poser une feuille de route pour sauver le pays ».
Finalement, Jaouhar Ben Mbarek a déploré la mort du citoyen dans le centre-ville de Tunis et à ce propos il a déclaré : « Personne n'est mort par balle ces dix dernières années à part les terroristes. Cette violence provient du discours fasciste du président, il est l'unique responsable de cette mort car l'agent qui a tiré était sous ses ordres et Taoufik Charfeddine n'est qu'une marionnette entre les mains de Kaïs Saïed ».