L'ancien député nahdhaoui et membre du Front de Salut, Samir Dilou a été l'invité de Hamza Balloumi, ce dimanche 25 septembre 2022, sur les ondes de Mosaïque Fm, pour revenir sur plusieurs points, notamment, sur sa position par rapport au mouvement Ennahdha, sur l'affaire de l'expédition des jeunes vers les foyers de tensions, mais aussi sur les amendements du Code électoral et les prochaines législatives. Samir Dilou affirme qu'il est aujourd'hui un homme politique indépendant actif au sein du Front de Salut. Dans ce contexte, il rejette son intention de revenir au mouvement Ennahdha, soulignant que sa décision de quitter les structures du mouvement islamiste est irréversible. Il ajoute qu'il a repris l'exercice de ses fonctions d'avocat pour défendre les libertés plus que jamais menacées.
Revenant sur l'affaire de l'expédition des jeunes vers les foyers de tension, Samir Dilou note, dans un premier temps qu'il n'abordera pas les détails qui pourraient entraver le déroulement des enquêtes. Toutefois, il épingle certaines accusations « anecdotiques » dans le dossier de la plainte, comme celle concernant le tunnel entre Ben Guerdène et la Libye. « Ceux qui prétendent qu'Ennahdha avait une mainmise sur la justice n'ont qu'à se diriger vers la justice sans récupération politique. Cependant, aujourd'hui, les magistrats sont révoqués par une simple signature. La justice n'est pas indépendante, mais nous avons des juges indépendants ».
D'autre part, il indique que les investigations ont commencé depuis des mois d'une manière professionnelle, sauf que l'affaire a pris une nouvelle tournure à la suite de l'interdiction de voyage de l'ancien ministre des Affaires religieuses Noureddine Khadmi. « Comme cette mesure restrictive avait pris de grandes proportions, le nom de Noureddine Khadmi a été impliqué dans l'affaire de l'envoi des jeunes vers les zones de conflit sur la base de déclarations prises sur Facebook, pour justifier son interdiction de voyager. D'ailleurs, c'est pour cela que le juge d'instruction a décidé de lever cette interdiction pour Noureddine Khadmi lui permettant, ainsi, de rejoindre son lieu de travail au Qatar. Noureddine Khadmi reviendra, au mois de novembre, pour comparaitre devant le juge d'instruction ».
Samir Dilou a fait part de confiance en la justice tunisienne pour révéler la vérité autour des responsables de l'expédition des jeunes vers les foyers de tension rappelant l'aspect vindicatif et revanchard de l'implication de certains noms dans cette affaire et l'exploitation du processus du 25-juillet à cet effet. « L'affaire de l'expédition des jeunes, mais aussi celle de l'assassinat de Belaid et Brahmi sont lancées bien avant l'accession de Saïed au pouvoir et le processus judiciaire prenait son cours, alors que le mouvement Ennahdha avait la majorité parlementaire ».
Quant aux prochaines législatives, Samir Dilou assure que le président de la République va droit dans l'application de son projet politique, notant que la plupart des Tunisiens ne le prenait pas au sérieux alors que dans une interview précédant son élection, Kaïs Saïed avait bien expliqué que l'ère des partis politiques était révolue. « les amendements de Code électoral et les conditions de candidatures imposées donneront naissance un Parlement masculin, composés d'hommes riches et de contrebandiers ».