L'ancien dirigeant nahdhaoui et secrétaire général du parti « Al amal wa al injaz », Abdellatif Mekki, est revenu, jeudi 29 septembre 2022, sur les récents développements sur la scène politique, notamment les législatives prévues en décembre et la nouvelle loi électorale. Commentant l'exclusion des partis politiques de la participation aux législatives anticipées, il a avancé qu'il faudrait continuer à développer les partis politiques et leurs programmes, car ce sont le socle de la démocratie. « Un jour les partis auront à nouveau l'occasion de jouer leur rôle politique », a-t-il indiqué au micro d'Elyes Gharbi lors de son intervention dans l'émission Midi Show sur Mosaïque FM. Il a noté, dans ce sens, que la crise actuelle était une occasion pour les partis de s'engager dans le renouveau et la réforme. L'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a confirmé, jeudi 29 septembre 2022, les accusations des partis politiques au sujet de leur exclusion, par le pouvoir en place, des élections. L'Isie a annoncé que les partis étaient interdits de faire campagne et que seuls leurs membres pourraient s'engager dans la campagne électorale à titre individuel. Abdellatif Mekki a fait savoir que son parti ne comptait pas participer aux législatives dans un rejet de la feuille de route et du processus que le président de la République a engagé depuis le 25 juillet 2021. Il a, cependant, avancé que son parti comptait proposer l'organisation – suivant les dispositions de l'ancienne constitution, celle de 2014 – d'élection présidentielle et de législatives auxquelles Kaïs Saïed et ses soutiens pourraient participer. « Tant qu'il n'y a pas eu de processus politique participatif, nous ne pouvons induire le peuple en erreur et lui affirmer que le prochain parlement apporterait la solution (à la crise actuelle) », a-t-il déclaré estimant que les prochaines législatives seraient un nouvel épisode de tensions. Le politicien a poursuivi assurant qu'une monarchie aurait été meilleure pour la Tunisie que la constitution de 2022 élaborée par le chef de l'Etat et adoptée par référendum le 25 juillet 2022. « Ces gens (Kaïs Saïed et ses soutiens) parlent d'une nouvelle théorie à dimension internationale qui sera lancée depuis la Tunisie. Mettez vos pieds sur terre ! Ces gens veulent un régime autocratique maquillé par quelques lois et une constitution », a-t-il signalé. Abdellatif Mekki a accusé, par ailleurs, le président de la République d'avoir détruit le pays considérant qu'il n'avait pris aucune mesure sociale qui traduit son idéologie. « Il n'a rien fait pour la société et le simple citoyen » avant d'ajouter que son objectif est de mettre la main sur la justice et l'appareil sécuritaire.