La dirigeante au sein du Mouvement Echaâb, Leila Haddad, est revenue, lundi 17 octobre 2022, sur l'annonce d'un accord entre le gouvernement de Najla Bouden et le Fonds monétaire international. Celui-ci devrait accorder à la Tunisie 1,9 milliard de dollars sur quatre ans, une fois l'accord approuvé par son conseil d'administration.
Invitée de Zina Zidi dans Studio Shems sur Shems FM, l'avocate a dénoncé le mutisme du gouvernement notant que les concessions que celui-ci a présenté au FMI pour obtenir le prêt devraient être rendues publiques. « Pourquoi toute cette discrétion et toute cette ambiguïté ? », s'est-elle interrogée notant que l'arrangement qu'a conclu le gouvernement Bouden avec le FMI pourrait toucher au quotidien des Tunisiens alors que ceux-ci ne peuvent tolérer des concessions supplémentaires.
Elle a, dans ce sens, taclé le gouvernement estimant que Najla Bouden avait échoué dans sa gestion de la crise socio-économique et que les ministres n'étaient que de simples fonctionnaires, « totalement absents ».
« C'est le Tunisien qui paiera la facture de toutes les augmentations exorbitantes », a-t-elle souligné appelant le président de la République à faire du dossier socio-économique une priorité absolue. « Les gens qui ont investi les rues un 25 juillet sont sortis pour protester contre la cherté de la vie et la corruption et non pour amender la constitution », a-t-elle signalé.
Revenant sur les législatives anticipées qui devraient avoir lieu en décembre 2022, elle a annoncé que les candidats du parti, Badreddine Gammoudi entre autres, avaient commencé le dépôt de leurs candidatures pour les législatives anticipées après avoir finalisé la collecte des parrainages requis.
Elle a affirmé que cela était une preuve de la popularité et de la confiance dont jouit le mouvement auprès des citoyens tunisiens. Elle a ajouté, dans ce sens, que certains des candidats avaient réussi à collecter plus que les 400 parrainages requis conformément aux dispositions de la nouvelle loi électorale.
Interpellée sur le programme du parti, elle a évoqué la cession des entreprises publiques notant que le Mouvement Echaâb s'y oppose, l'amendement de la loi portant statut de la Banque centrale de Tunisie, le rôle social de l'Etat et la réforme des institutions sociales et publiques.