Les tensions se poursuivent à Zarzis, ce vendredi 18 novembre 2022. Les forces de sécurité se sont mobilisées pour empêcher les habitants de la ville d'entrer à Djerba en fermant les accès. Au menu, lacrymogène et arrestations musclées, selon des témoignages sur place et des vidéos publiées sur les réseaux.
Ainsi et vu l'usage excessif de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre, plusieurs enfants ont été asphyxiés alors qu'ils étaient à l'école, garderie, jardin d'enfants et crèche, ce qui a nécessité l'intervention de la protection civile.
Plusieurs arrestations ont été opérées dans les rangs des habitants qui tentaient de rejoindre Djerba pour faire entendre leur voix, profitant du Sommet de la Francophonie qui s'y tient à partir de samedi 19 novembre. Suite à des négociations, les personnes arrêtées ont été relâchées à l'exception d'un individu. Un comité a été envoyé pour tenter de libérer ce dernier.
Rappelons que les vidéos postées ce matin par les manifestants montraient un grand dispositif sécuritaire mis en place pour empêcher la progression des véhicules vers l'île de Djerba. Des heurts avaient éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre qui ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les protestataires. En effet, la colère des habitants de Zarzis ne s'est pas apaisée ces dernières semaines, suite au naufrage de l'embarcation de migrants de la région en septembre dernier, leurs décès et leurs inhumations dans le cimetière des étrangers. Le naufrage d'une embarcation clandestine en septembre ayant conduit au décès de 18 migrants. Dix migrants n'ont toujours pas été retrouvés et les habitants exigent depuis, en vain, la visite d'un responsable pour discuter de la situation et prendre les mesures nécessaires afin de calmer les tensions. Les habitants dénoncent le silence, l'indifférence de l'Etat et l'inaction des hauts responsables. C'est pour cela qu'ils sont décidés de rejoindre Djerba pour exprimer leur colère ainsi que leurs revendications. La veille, rappelons-le, le ministre de l'Intérieur, Taoufik Charfeddine, a choisi de manquer le rendez-vous fixé avec les habitants de Zarzis à qui on a fait part de la volonté du président de la République de les accueillir à Carthage.