Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) a rendu public un communiqué, ce lundi 10 octobre 2022 pour dénoncer le laxisme de l'Etat dans la gestion de la crise humanitaire à Zarzis (gouvernorat de Médenine) à la suite du naufrage d'une embarcation de migrants clandestins, assurant que les moyens de l'Etat sont plutôt consacrés pour jouer le rôle de garde-fou des frontières européennes et non pour dépêcher les corps des disparus. Le FTDES indique que, durant la période de la crise, soit du 21 septembre 2022 jusqu'à aujourd'hui, l'Etat a avorté plus de 129 opérations de migration clandestine. « Ainsi, il est clair que les efforts de l'Etat vont vers l'empêchement des tentatives de franchir les frontières en y mettant tous les moyens pour rassurer le voisin européen au détriment de la solidarité avec les habitants et leur assistance afin qu'ils puissent connaître le sort de leur progéniture. », lit-on dans le texte du communiqué. Le FTDES appelle les autorités tunisiennes à s'engager effectivement dans le sauvetage des migrants à travers le lancement d'un mécanisme d'aide anticipatif et à arrêter les opérations de refoulement forcé qui constituent un danger pour la vie des migrants. Rappelons que Zarzis vit sous le choc de la disparition en mer de 18 de ses jeunes qui avaient tenté de rallier clandestinement l'Europe. Seul le corps d'une femme a été retrouvé quelques jours après l'opération, malgré les efforts déployés aussi bien par la marine que par les volontaires, parmi, les citoyens et les marins-pêcheurs. Jusqu'à ce jour, il n'a pas été possible de confirmer si la femme était à bord de l'embarcation qui transportait les 18 autres jeunes. Elle a été enterrée dimanche dans une grande émotion populaire. Une vague de protestation a balayé samedi la ville de Zarzis dans le gouvernorat de Médenine au cours de laquelle les manifestants ont brulé des pneus et se sont rassemblés devant le siège de la délégation, en signe de solidarité avec les familles des jeunes disparus en mer plus de 15 jours, alors qu'ils tentaient de franchir illicitement les frontières. Les manifestants appellent les autorités à poursuivre les recherches pour connaitre le sort de leurs enfants. Ils ont critiqué le manque de communication avec la cellule de crise créée au sein du Comité régional de lutte contre les catastrophes naturelles pour le suivi de l'affaire sans fournir la moindre information pour rassurer les familles sur le sort de leurs enfants.