Le secrétaire général du Parti des travailleurs, Hamma Hammami, a réagi, dans la soirée de vendredi 18 novembre 2022, à la déclaration du président de la République, Kaïs Saïed, au sujet des tensions à Zarzis. Depuis Djerba où il s'est rendu à l'occasion du sommet de la Francophonie, Kaïs Saïed, appelé les habitants de Zarzis à faire preuve de patience assurant que plusieurs sont en train de profiter du malheur qui frappe la ville Zarzis pour atteindre leurs objectifs politiques. Intervenant sur la chaîne Attessia, Hamma Hammami, a condamné le propos de Kaïs Saïed. « De quel droit parle-t-il ? (…) Kaïs Saïed a profité de la crise – qu'il a d'ailleurs aggravée – pour instaurer un régime totalitaire », a-t-il avancé. Il a évoqué, également, la répression et la violence des forces de l'ordre aujourd'hui à Zarzis ainsi que les pressions sur les médias et les poursuites visant des journalistes, soulignant que les pratiques du pouvoir en place sont les mêmes que celles de l'époque de Ben Ali. Plus tôt dans la journée, les unités de Taoufik Charfeddine ont violemment réprimé des habitants de Zarzis les empêchant de se rendre sur l'île. Elles ont fermé les accès, et selon des témoins oculaires, des arrestations musclées ont eu lieu en plus d'un usage excessif de gaz lacrymogène. Plusieurs écoliers dans un établissement proche de la zone de heurts ont été asphyxiés. Le ministre de l'Intérieur était, rappelons-le, attendu hier à Zarzis mais il a fini par poser un lapin aux habitants, ce qui provoqué leur colère. La ville vit une crise depuis le naufrage d'une embarcation clandestine en septembre ayant conduit au décès de 18 migrants. Dix migrants n'ont toujours pas été retrouvés et les habitants exigent depuis, en vain, la visite d'un responsable pour discuter de la situation et prendre les mesures nécessaires afin de calmer les tensions.