Hizb Ettahrir est de retour sur la scène politique. Le parti dont les activités ont été suspendues plusieurs fois durant la dernière décennie a fait apparition à l'avenue Habib Bourguiba le 14 janvier appelant à nouveau à l'instauration d'un califat. Réagissant à la présence des leaders et sympathisants de ce parti islamiste extrémiste, l'Observatoire national de défense du caractère civil de l'Etat a publié, lundi 16 janvier 2023, un communiqué dans lequel il a exprimé son regret de voir les drapeaux noirs du parti flottant à quelques mètres du ministère de l'Intérieur et ses sympathisants autorisés à manifester. L'Observatoire a noté l'absence de réactions officielles considérant que les appels au rétablissement d'un califat sont un complot contre la République. Il a, dans ce sens, appelé à l'application des dispositions de la loi régissant l'organisation des partis politiques lesquelles interdisent la formation de partis d'obédience islamiste, laissant ainsi entendre la nécessité d'interdire les partis islamistes et en particulier Hizb Ettahrir, Ennahdha et la Coalition Al Karama. L'Observatoire a, aussi, appelé à la fermeture des associations et écoles dites « coraniques » qui « endoctrinent nos enfants et nos jeunes via des financements suspects afin de former de futurs terroristes », évoquant notamment l'antenne tunisienne de l'Union des oulémas musulmans, classée organisation terroriste dans plusieurs pays. Il a, enfin, signalé la nécessité de réviser la constitution de 2022 en supprimant « tout ce qui n'est pas conforme avec le caractère civil de l'Etat ». En plus des sympathisants du mouvement islamiste Ennahdha, d'Attayar, du Front de salut national, des composantes de la société civile et membres des organisations nationales telles que la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (LTDH) et le Syndicat des journalistes (SNJT) quelques dirigeants et plusieurs adhérents de Hizb Ettahrir étaient présents, samedi dernier, à l'avenue Habib Bourguiba à l'occasion du 14-Janvier. Ces derniers ont hissé l'étendard islamique noir et blanc. Branche tunisienne du mouvement panislamiste du même nom, Hizb Ettahrir a été autorisé en Tunisie en juillet 2012. Antidémocratique, le parti prône l'unité de la oumma islamique sous un même étendard au sein d'un califat et suivant les principes de la charia islamique. Le parti a vu ses activités suspendues à plusieurs reprises, mais il n'a jamais été totalement interdit en Tunisie.