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Le musée du Bardo, victime collatérale de la politique de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 18 - 01 - 2023

Voilà 542 jours que le musée du Bardo est fermé au public. Depuis l'annonce des « mesures exceptionnelles » et le gel des travaux de l'ARP, le 25 juillet 2021, le musée attenant au siège de l'Assemblée est barricadé. Personne ne sait ce qu'il advient des collections uniques que recèle ce monument historique majeur de Tunisie et d'Afrique. Le sort de ce site, qui figure parmi les plus célèbres du pays, ne semble pas préoccuper grand monde, hormis quelques spécialistes et amoureux du patrimoine qui luttent encore contre l'oubli...

Retour sur l'histoire de l'un des musées les plus importants du bassin méditerranéen et d'Afrique
Le musée du Bardo, a été créé en vertu du décret beylical du 25 mars 1885 proclamant la création du musée Alaoui – comme il se nommait alors - dans l'ancien harem de M'hammed Bey. Six années ont été consacrées aux travaux de réhabilitation et à la collecte des œuvres, avant que le musée Alaoui n'ouvre ses portes le 7 mai 1888.
Comme le mentionne la présentation du musée, le palais d'Ali Pacha, centre de l'exercice du pouvoir depuis 1705, devient à l'indépendance de la Tunisie en 1956, le siège de l'Assemblée nationale constituante. Le musée Alaoui est alors « amputé » du plus ancien de ses édifices, et change de nom pour devenir le musée national du Bardo.
Le musée du Bardo est, avec celui du Caire, l'un des monuments les plus importants et les plus riches d'Afrique. Il a la particularité d'abriter une collection qui provient essentiellement des fouilles effectuées sur le sol tunisien et qui donc reflètent l'histoire du pays. Le musée est célèbre pour sa collection de mosaïques romaines uniques, des œuvres d'art qu'on vient admirer par milliers du monde entier.
Les mosaïques du musée Bardo sont considérées comme l'une des collections les plus importantes au monde de mosaïques romaines. Ce sont principalement des œuvres de l'époque romaine de Tunisie (IIIe siècle apr. J.-C. à IVe siècle apr. J.-C.). Une des mosaïques les plus célèbres de la collection est celle de « La scène de chasse ».
Le musée, outre les mosaïques romaines, abrite une collection remarquable d'artefacts phéniciens et des objets de la période islamique.
Au fil des années, le musée a subi plusieurs rénovations et extensions pour accueillir des collections croissantes d'objets historiques.

25 juillet 2021, le musée du Bardo victime collatérale
Nous avons contacté Habib Ben Younes, ancien conservateur du musée du Bardo, pour en savoir plus sur la situation du monument. Habib Ben Younes est parmi les rares personnalités qui bataille pour la réouverture du musée et son sauvetage.
« Ce n'est plus un simple musée, le musée du Bardo est un monument. Quel pays africain peut se targuer d'avoir un musée qui a 135 ans d'âge, qui recèle des pièces uniques dans le monde méditerranéen, des mosaïques et des bronzes exceptionnels ? Comment une telle chose peut arriver et durer aussi longtemps ? Comment le sort de ce joyau peut-il être mis entre parenthèses pour plus d'un an maintenant ? Vous imaginez le Louvre fermer ? Le musée du Bardo est un symbole de la Tunisie, il l'est comme l'est son drapeau, on ne peut pas le jeter aux oubliettes et ne pas en faire une priorité. Ce qui arrive est déplorable tant au niveau culturel qu'économique, les croisières reprennent, le tourisme bouge et c'est vraiment dramatique de ne pas offrir aux touristes la chance de visiter le musée », nous a confié M. Ben Younes.

Si seul un personnel réduit et listé a le droit d'accéder au site, l'ancien conservateur estime qu'une équipe réduite est loin d'être suffisante pour accomplir le travail colossal que nécessite l'entretien du lieu. « Le musée du Bardo est d'habitude une vraie fourmilière. L'entretien des collections n'est pas une mince affaire, nous sommes un pays humide et poussiéreux, le bâtiment est ancien et il est nécessaire d'œuvrer avec le laboratoire central de conservation et de restauration pour préserver les pièces et veiller au bon état des mosaïques et autres objets exposés », nous a-t-il expliqué.
« Pour ma part, j'estime nécessaire que des spécialistes attestent de la bonne préservation des œuvres, qu'un contrôle régulier soit effectué pour confirmer que les objets n'ont pas été altérés par cette fermeture. On ne communique rien de la situation actuelle, nous ignorons tout de ce qui est en train d'être fait, sur l'avancement des travaux qu'on dit mener. Il faut rassurer les Tunisiens, c'est très important de donner un calendrier, de montrer que le site vit », a déploré Habib Ben Younes.
« Nous avons pu comprendre qu'il soit fermé, les considérations politiques et sécuritaires nous les avons intégrées mais cela a assez duré et puis des solutions existent. On peut tout à fait sécuriser le périmètre, faire en sorte d'éviter toute infiltration mais on ne semble pas vouloir à tout prix trouver une solution, ça ne semble pas être une préoccupation », a-t-il ajouté, navré.

Il n'est pas grand-chose dans le pays qui n'ait été mis à mal par la situation politique calamiteuse qui perdure et s'éternise. Tout y est passé, absolument tout. Aujourd'hui c'est le musée du Bardo qui fait les frais de l'amateurisme et de l'irresponsabilité de dirigeants marchands de sable qui plongent le pays dans une léthargie affligeante et pour qui les priorités sont ailleurs.


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