Il y a de quoi s'enorgueillir ! Le Musée national du Bardo, dans sa nouvelle configuration didactique et représentative de toutes les époques du patrimoine de la Tunisie, prouve indéniablement la place primordiale que notre pays accorde à la valorisation du patrimoine. Le réaménagement et l'extension du Musée, (travaux commencés depuis 2009), ont permis de doubler le nombre d'œuvres exposées (8 000 objets aujourd'hui) et de porter la capacité d'accueil à un million de visiteurs, nous a-t-on précisé lors d'une visite nocturne guidée lundi dernier, en présence des représentants des médias ainsi que de hauts responsables : Habib El Ouni, chef du Cabinet du ministre de la Culture, Abdellatif Mrabet, expert dans le patrimoine, Ridha Kacem, directeur général de l'ANEP, Adnène Louhichi, directeur de l'INP, Soumeya Gharsallah, directrice du musée et Olfa Haj Said, directrice du projet, qui à son tour, nous a fait découvrir, explications à l'appui, les différents départements de ce véritable joyau, fierté de la Tunisie .
Selon les déclarations des responsables, le musée dont l'ouverture officielle est prévue pour ce soir, était toujours partiellement ouvert au public parallèlement aux énormes chantiers de travaux qui s'y déroulaient ; les quelques finitions qui restent à y apporter, prendront fin d'ici le mois d'octobre prochain.
Un petit aperçu historique. Installé dans les anciens appartements du Palais des Beys de Tunis, le Musée national du Bardo est considéré comme étant un chef d'œuvre de l'architecture husseinite du XIXème siècle. Il s'est mu en 1885 en musée des antiquités nationales. Dans ce haut lieu classé monument historique, cohabitent ensemble les traditions mauresques et les apports italianisants, attestés par le répertoire décoratif des espaces nobles en stuc, en panneaux de céramique de Qallaline et en bois doré et peint. Inauguré en 1888 sous le nom du musée Alaoui, il est devenu un lieu de visite incontournable pour la connaissance de l'histoire de la Tunisie.
Si les travaux de rénovation et d'extension ont été engagés, rappelons-le, au printemps 2009, l'étude du projet a débuté en 2003 car il ne s'agissait pas d'une mince affaire mais d'un projet grandiose dont le coût total de construction et de réaménagement s'élève à 20 millions de dinars.
Le projet de réaménagement et d'extension, rendu nécessaire par l'afflux croissant de ses visiteurs, (600 000 par an en moyenne), la saturation de ses espaces d'exposition et l'absence de sécurité, a été élaboré par une équipe interdisciplinaire internationale et vise essentiellement à augmenter la capacité d'accueil.
Le produit final est tout ce qu'il ya de plus réussi car cette rénovation offre un espace moderne intégré à l'architecture ancienne du Palais, accompagnée par une importante collection muséographique, riche et variée. Les extensions d'environ 10 OOOm2 ont doublé la surface du musée et ont permis de le doter d'équipements dignes d'un musée de stature internationale.
Les nouveaux circuits de visite qu'il nous a été permis de découvrir au cours de notre randonnée, obéissent à des critères chronologiques et thématiques régis par une scénographie moderne comprenant un parcours du palais réhabilité. Quant à l'éclairage, qu'il soit naturel ou artificiel, il répond également aux normes internationales ; des experts en la matière, venus principalement du Musée du Louvre à Paris y ont apporté tout leur savoir-faire.
La nouvelle exposition qu'offre à voir le Musée national du Bardo est un témoignage de la richesse patrimoniale de la Tunisie à travers les six départements nouveaux qui sont consacrés à la préhistoire, à la période punique, à la civilisation numide, au trésor sous-marin de Mahdia, à l'Antiquité tardive et à l'islam. La partie monument historique du musée consacrée à la période romaine, comprend une célèbre collection de mosaïques, la plus importante au monde, ainsi qu'une nouvelle présentation des sculptures dans la salle des empereurs et dans la salle de Carthage et une exposition de sarcophages dans les anciennes citernes.
Le point de mire de cet espace constitue aussi, le grand hall du musée, rehaussé par la mosaïque monumentale du triomphe de Neptune, et qui est le centre d'accueil et d'information pour tous les visiteurs ...Il vous conduit à l'emblématique portrait de Virgile écrivant l'Enéide qui est le point de départ des parcours de visite.
Il reste la librairie, les boutiques, les expositions temporaires, la médiathèque et les ateliers pédagogiques qui seront bientôt ouverts aux enfants, aux jeunes créateurs et aux adultes pour une meilleure connaissance de notre patrimoine. En attendant, des accords de partenariats internationaux dont le Louvre sont en tain de voir le jour sans oublier la collaboration avec les différents acteurs du tourisme, les agences de voyages et les Tours opérateurs.