Le mouvement Ennahdha a dénoncé, dans un communiqué publié samedi 11 février 2023 et signé par son président Rached Ghannouchi, ce qu'il a considéré comme l'enlèvement du militant politique Khayam Turki par le « pouvoir putschiste ». Le parti a condamné fermement ce « crime (…) est en contradiction claire avec les procédures légales en vigueur ». Et d'exprimer sa totale solidarité avec M. Turki. Il considère que ce qui s'est passé ne représente rien d'autre qu'une opération méthodique d'intimidation pour le militant et tous les opposants de Kaïs Saïed et exige sa libération immédiate.
Ennahdha estime que « le pouvoir putschiste tente désespérément de sortir de l'impasse étouffante et de son incapacité flagrante à faire fonctionner les services les plus élémentaires de l'Etat et du peuple en se dérobant de ses responsabilités, en ciblant les opposants politiques par des enlèvements, la fomentation de procès, des accusations de crimes terroristes contre la sûreté de l'Etat ou de conspirations avec l'étranger outre les pressions faites aux magistrats pour les soumettre afin de servir l'agenda putschiste ». Le parti a mis en garde contre « la gravité de la réaction de chef de l'Etat face à l'échec des élections en adoptant les politiques des régimes autoritaires en liquidant les opposants politiques via la fomentation de procès sous le faux slogan de « rendre des comptes », afin de cacher l'incapacité de gérer le pays et la dégradation de la situation ».
Rappelons que l'activiste et ancien responsable du parti Ettakatol, Khayam Turki, a été arrêté très tôt au matin du samedi 11 février 2023. Ses avocats et la famille ne savent pas où il est. Pire, le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis n'a pas été consulté avant cette arrestation. C'est ce qu'a affirmé son avocat Abdelaziz Essid ajoutant qu'il ne sait pas non plus quelle brigade a effectué cette arrestation.