Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri, a réagi à la décision du président de la République Kaïs Saïed, qui vient de déclarer persona non grata la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, la sommant de quitter le territoire tunisien dans les 24 heures. « Esther Lynch devait renter demain en Europe de toutes les manières, celui qui a conseillé cette décision au président le pousse vers une bataille avec tous les syndicats du monde, d'Europe et du monde Arabe. Nous nous attentions à ce qu'il la reçoive, qu'il l'écoute et qu'il s'entretienne avec elle, mais cela ne s'est pas fait et prouve que le pouvoir a des choses à cacher concernant l'oppression des droits syndicaux. Tous les jours des ambassadeurs parlent et dénoncent, mais n'ont pas été sommés de rentrer chez eux. Quand il s'agit de syndicats, c'est différent. Il est normal que les syndicats se soutiennent, cela a toujours été le cas. Ce qu'elle a fait n'est que défendre les droits syndicaux et il ne s'agit pas d'ingérence », a déclaré Sami Tahri, au micro de Mosaïque FM. « Nous condamnons ce comportement honteux qui va nuire aux intérêts du pays », a-t-il conclu.
La secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lynch, vient d'être déclarée persona non grata et sommée à quitter le territoire tunisien dans les 24 heures. Un communiqué de Carthage évoque des propos faisant preuve d'ingérence flagrante et d'attaque à la souveraineté de l'Etat.
En marge des manifestations qui ont été organisées, samedi 18 février par l'UGTT, Esther Lynch a affirmé qu'elle est présente pour exprimer le soutien de 44 millions de travailleurs à la cause des syndicats tunisiens. « Une attaque commise contre un syndicat quelque part est une attaque commise contre tous les syndicats », a lancé la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, affirmant que les syndicats sont une partie de la solution et qu'ils ne devraient pas être traités comme une partie du problème. « Tous les gouvernements qui ont réussi, partout, ont négocié avec les syndicats. Les travailleurs tunisiens font déjà face à des difficultés sans les dures attaques qui visent leurs syndicats. Résoudre la crise du coût de la vie nécessite impérativement l'implication des travailleurs et de leurs syndicats. Je suis ici pour encourager le dialogue avec les syndicats, un dialogue pour trouver des solutions et les implémenter. Négociez mais n'attaquez pas ! Respectez les travailleurs, respectez le travail qu'ils font et respectez leur représentant légitime, l'UGTT ! », a-t-elle conclu.