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Ennahdha L'heure des aveux a peut-être sonné
Publié dans Business News le 03 - 03 - 2023

Usant de jeux d'alliances, manipulant avec tact et habileté les concessions et le consensus, le parti islamiste Ennahdha s'est maintenu au pouvoir dix années durant. C'est le bilan catastrophique de ces dix années qui a toutefois fini par mener au pouvoir celui qui se révèlera être son pire ennemi, celui avec qui aucune manœuvre ne s'avèrera possible, sauf peut-être celle d'un aveu qui tarde à venir…
La guerre menée par le président de la République, Kaïs Saïed, contre Ennahdha ne date pas d'hier. Elle a commencé dès le début de son mandat, a atteint son point d'orgue à l'annonce des mesures du 25-juillet et continue de faire rage depuis.
Pour asseoir son pouvoir et légitimer son projet, Kaïs Saïed devait désigner un ennemi tout trouvé car déjà honni. Les Tunisiens sont très nombreux à qualifier les années Ennahdha de « décennie noire », et pour cause, on y a connu une montée du terrorisme, les pires attentats commis en Tunisie, les assassinats politiques, la crise économique et les magouilles politiques en tous genres. C'est donc ce terrain favorable à l'instauration d'une alternative, peu importe laquelle, qui a ouvert une autoroute devant l'actuel président.
Ce qui a commencé avec des piques et des sous-entendus pas très voilés, s'est transformé au fil des mois en attaques frontales et douloureuses. Les dirigeants d'Ennahdha ont été pris pour cibles et arrêtés à tour de rôle. Des têtes devaient tomber pour faire taire une grogne populaire qui a déjà désigné son coupable et Kaïs Saïed ne s'est pas fait prier.

Aujourd'hui l'étau se resserre de plus en plus sur le parti islamiste qui peine à inverser la tendance. La figure du parti et ancien chef du gouvernement Ali Laârayedh, est incarcéré depuis décembre 2022 et accusé d'être impliqué dans l'affaire des réseaux d'embrigadement. Toutes les tentatives pour le libérer ont échoué. Le leader du mouvement Saïd Ferjani a, lui, été arrêté et placé en détention le 1er mars dans le cadre de l'affaire « Instalingo » et hier, c'était au tour de l'ancien député à l'ANC et dirigeant nahdhaoui, Habib Ellouz, d'être arrêté par une brigade spéciale de la police judiciaire d'El Gorjani.
Ces arrestations et les auditions récurrentes de différentes figures d'Ennahdha, dont son président Rached Ghannouchi, par les différentes brigades criminelles, souvent dans des conditions humiliantes, ne scandalisent qu'une partie de l'opposition et, au grand désarroi du parti, donne satisfaction à une frange du peuple qui applaudit ce traitement « amplement mérité ».
Si on se délecte des malheurs d'Ennahdha, c'est aussi que le parti a refusé, jusque-là, d'assumer ses erreurs et de reconnaître sa responsabilité politique dans la gouvernance de la décennie précédente. Ce bilan, cet aveu d'échec qui n'est jamais venu, cette mauvaise gestion, de la période et du parti, la volonté notamment de son chef de garder le trône coûte que coûte, a pourtant conduit de nombreuses figures du parti à quitter le navire et à oser désormais ouvertement critiquer le mastodonte.
Le chef du mouvement, Rached Ghannouchi, lors de quelques interviews s'est contenté de dire que « l'action politique était humaine et pouvait comporter des erreurs ». Il a souligné que le mouvement Ennahdha avait commis des erreurs bien qu'il n'était pas au pouvoir avant le 25-juillet, mais soutenait uniquement le gouvernement Mechichi depuis sa position au parlement.
Il a consenti à admettre la responsabilité d'Ennahdha dans la situation actuelle du pays. Mais pour lui, il s'agit d'une responsabilité partielle, en rappelant que depuis 2011 jusqu'à 2023, le parti politique n'a pris les rênes du pouvoir que pendant un an et demi seulement.
Il a, toutefois, considéré que la plus grande erreur de son parti était d'avoir élu Kaïs Saïed en 2019, en lui apportant son soutien.

Rached Ghannouchi a rappelé que le mouvement s'était retiré du pouvoir en 2013, lors de dégradation de la situation politique après les assassinats politiques, et s'était soumis au principe du dialogue national pour répondre à l'exigence de l'intérêt national à cette époque. Il a souligné qu'Ennahdha était l'unique parti à avoir agi de la sorte dans toute la région affirmant sa disposition à faire des concessions pour garantir le maintien de la démocratie.
Il a, également, noté que la problématique avant le 25-juillet était économique et sociale, chose qui ne s'était pas améliorée pour autant assurant la dégradation de la situation économique après « le coup d'Etat ».
Les propos de Rached Ghannouchi, toujours nuancés, n'ont fait que confirmer qu'Ennahdha se soustrait à sa responsabilité, qu'il s'est servi de ses alliances pour s'accorder le moyen de se dérober en temps voulu et que l'heure des aveux sincères n'est pas prête de sonner.

C'est que le parti attend. Il dit attendre un prochain congrès maintes fois reporté, pour dresser son bilan justement. Il attend de faire l'unique chose qui pourrait faire basculer la balance, ne serait-ce que légèrement en sa faveur et apaiser un tant soit peu le ressenti de l'opinion publique à son encontre. Faire son autocritique, revenir sur ce qui n'a pas marché, sur les erreurs qui lui ont coûté une popularité qu'il croyait inébranlable. Ennahdha a besoin d'un congrès pour dire enfin, si tant est ce qu'il compte réellement faire, ce que tout le monde sait déjà. Il s'agira également d'honorer un engagement maintes fois répété : le renouvellement du leadership du parti.


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