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La démission de Rached Ghannouchi s'impose
Publié dans Business News le 08 - 09 - 2021

Rached Ghannouchi est bien isolé depuis le fameux 25 juillet. En gelant le parlement, le président de la République a soutiré au leader islamiste l'aboutissement de la carrière politique du leader islamiste. Rached Ghannouchi sait qu'il ne pourra jamais devenir président de la République, la présidence du parlement est l'apogée de ce qu'il peut atteindre. Aujourd'hui, il se retrouve au point de départ, « simple » président du parti Ennahdha.

Avec sa gestion désastreuse du parlement, avec l'emploi qu'il a fait du bureau de l'ARP, avec ses tentatives d'empiéter sur les prérogatives présidentielles au nom de la diplomatie parlementaire, Rached Ghannouchi a porté atteinte à une institution censée être le socle de la démocratie tunisienne. Sans conteste, Rached Ghannouchi est le pire président du parlement que la Tunisie ait connu. Il aura été bien plus nuisible, durant ces dix dernières, à la démocratie naissante du pays que toutes les mesures prises par Kaïs Saïed le fameux 25 juillet.
Sauf qu'avouer l'échec et en tirer les leçons pour mieux préparer l'avenir ne fait pas vraiment partie des talents de Rached Ghannouchi. Il préfère de loin la fuite en avant, les combines de couloir et les petits arrangements. Contrairement à ce que beaucoup peuvent croire, le théâtre privilégié de ces magouilles a toujours été le parti Ennahdha. Rached Ghannouchi a pris un malin plaisir à entretenir, par tous les moyens, une légende selon laquelle il existerait un complot permanent contre le parti islamiste et qu'il était, par conséquent, le mieux armé et le plus habile pour préserver la pérennité du mouvement Ennahdha. En entretenant cette diatribe, tous les contestataires se sont retrouvés dans la peau du traitre et ont été traités ainsi. Des défections de Zied Laâdhari et de Abdelhamid Jelassi jusqu'au gel de l'adhésion de Imed Hammemi, Rached Ghannouchi a montré qu'il était loin d'être un démocrate et qu'il ne supporte pas la contradiction. En guise de rappel, Rached Ghannouchi avait menacé, durant le dernier congrès du parti, de claquer la porte s'il n'avait pas autorité absolue sur le bureau exécutif. Autorités qu'il a utilisé pour dissoudre ledit bureau sans avoir à donner d'explications à personne et surtout dans une énième manœuvre politique qui lui a évité de faire face à la démission d'au moins la moitié des membres de ce bureau.
Rached Ghannouchi est également entouré de ses sbires au sein du parti comme son gendre Rafik Abdessalem, le président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni ou encore Mohamed Goumani bombardé président d'une cellule de crise censée trouver des solutions avec le président de la République. Ce sont les mêmes qui s'étaient attaqué violemment à leurs collègues du parti quand cent d'entre eux avaient osé remettre en question le leadership et la sagesse de Rached Ghannouchi. Harouni les avait accusés de trahison puisqu'ils ont publié leur lettre et sont venus en parler dans les médias. Le même Harouni, avec la complicité du gendre Abdessalem, avaient pondu une autre initiative où le parti créerait le poste de « leader », juste pour allumer un contre-feu qui étoufferait le débat sur la lettre des cent.
Entre temps, en dix ans, Ennahdha a perdu un grand nombre d'électeurs. C'est devenu un parti clientéliste qui s'est abattu sur le pouvoir avec l'unique projet de le partager entre ses membres et partisans. Ennahdha a commis tout ce que le même parti dénonçait à longueur de communiqué contre le RCD qui était au pouvoir. Apparemment, l'objectif était de remplacer le RCD et non de changer le pays et sa gouvernance. C'est ce que beaucoup de membres et de leaders d'Ennahdha ont contesté depuis longtemps. Par ailleurs, les choix politiques faits par Rached Ghannouchi ont beaucoup fait jaser au sein du mouvement : le fameux consensus avec Béji Caïd Essebsi et Nidaa, le comportement du mouvement vis-à-vis de Youssef Chahed et son maintien à la présidence du gouvernement, la candidature suicidaire de Abdelfattah Mourou à la présidentielle, l'alliance avec Nabil Karoui et Qalb Tounes, et bien d'autres étapes encore. La dernière étant le gel abusif et irrespectueux qui a pris pour cible Imed Hammemi juste parce qu'il dit ce qu'il pense.
Rached Ghannouchi est responsable de cette déliquescence. Rached Ghannouchi a tout fait pour se maintenir au pouvoir, d'une manière ou d'une autre, quelle que soient les conséquences sur le parti ou sur l'ARP. Rached Ghannouchi doit démissionner de la vie politique pour laisser aux autres les moyens de réparer ce qui peut encore l'être avant une probable dislocation du parti puisque Moncef Ben Salem, par exemple, évoque la possibilité de créer un autre parti. Rached Ghannouchi doit partir en s'estimant heureux, car l'étau pourrait être bien plus serré qu'il ne l'est actuellement. Rached Gahnnouchi doit saisir l'occasion d'une sortie honorable tant que cette option existe.

Comme le disait Michel de Montaigne : « L'une des plus grandes sagesses de l'art militaire, c'est de ne pas pousser son ennemi au désespoir ». Rached Ghannouchi ne doit pas être poussé au désespoir car il deviendra dangereux à ce moment-là et usera de tout son talent de combinard et de comploteur pour se maintenir à sa place et pour faire face. La rhétorique qu'il a installée au sein du parti, selon laquelle des puissances étrangères travaillent à tous les remettre en prison, a encore du succès au sein du parti, ce qui peut être un fort motif mobilisateur.
Un bilan objectif de l'action de Rached Ghannouchi à la tête du parti et à la présidence de l'ARP établit, sans conteste, son échec dans ces deux missions. Le Parlement n'a jamais eu une image aussi terne et aussi mauvaise auprès de l'opinion publique. Ennahdha perd des électeurs et des soutiens par dizaines de milliers à chaque échéance électorale. Rached Ghannouchi n'a plus d'espoir de retrouver son poste au Bardo, Il doit céder la présidence du parti durant le congrès qui doit avoir lieu d'ici la fin de l'année, saura-t-il quitter la vie politique ? Seul l'avenir le dira.


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