Le PDG de la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede), Mosbah Helali, a indiqué que la société a envoyé des SMS mettant les citoyens en garde par rapport à la situation de stress hydrique en Tunisie. Des journalistes ont, aussi, été invités à visiter quelques installations de la Sonede afin de comprendre l'ampleur de la crise hydrique actuelle. Invité par Elyes Gharbi à « Midi Show » sur Mosaïque FM, Mosbah Helali a évoqué les conséquences du manque de précipitations pluviales et de la hausse des températures en Tunisie. Il a expliqué que la demande en eau était plus importante que l'offre. Le manque en ressources hydriques provoque les coupures ou la baisse du débit d'eau du robinet. Il a indiqué que l'eau n'était pas distribuée de façon directe. Il y a une quantité de ressources que la Sonede achète auprès d'une autre entreprise relevant du ministère de l'Agriculture. Les questions des coupures et de la baisse de la pression sont liées au positionnement géographique des clients de la Sonede. Les personnes habitant dans des zones en altitude subissent les effets de la gravité. Mosbah Helali a assuré qu'il n'y avait pas eu d'instruction de refuser d'expliquer aux Tunisiens les raisons des perturbations en approvisionnement d'eau potable. Il a indiqué que la Sonede adoptera le système des quotas suite à une décision de l'autorité de tutelle. Le PDG de la Sonede a indiqué que la Tunisie traversait quatre années consécutives de sécheresse. Le taux de remplissage des barrages est passé de 80% à la date du 31 mars 2019 à 31% aujourd'hui 31 mars 2023. Il a assuré qu'il s'agissait d'un phénomène mondial. « Personne ne mourra de soif en Tunisie… La perturbation de l'approvisionnement en eau n'aura pas lieu 24h/24… Nous nous sommes habitués à l'accès à l'eau durant l'intégralité des 24h… Il y a un manque de près de 25%, soit le quart. Le quart d'une journée se situe entre six et sept heures. La perturbation aura lieu à partir de 21h jusqu'à 3h ou 4h du matin… L'approvisionnement en eau reprendra vers 4h 5h du matin… Ceci dépend toujours de la position géographique du client, qu'il soit proche ou loin de la côte ou proche ou loin des réservoirs d'eau… Les zones concernées seront fixées de façon graduelle », a-t-il ajouté. Mosbah Helali a indiqué qu'il était difficile d'identifier les zones faisant l'objet des coupures en raison de l'impossibilité de prédire les besoins en eau. Il a expliqué que les sanctions, évoquées dans le communiqué du ministère de l'Agriculture relatif au rationnement de l'eau potable et l'interdiction de certains usages, étaient détaillées et précisées dans le code des eaux. Ceci inclut des sanctions pécuniaires, mais aussi des peines de prison. La loi permet, également, de suspendre l'approvisionnement en eau à une personne bien déterminée en lui retirant le compteur d'eau installé dans son domicile. Il a expliqué que les sanctions ne concernaient pas les personnes faisant le ménage et qu'il n'y aura pas d'interpellation d'individus passant la serpillière. Pour ce qui est des professionnels et des industriels, Mosbah Helali a indiqué que la Sonede s'était entretenue avec la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie afin d'expliquer la situation, mais aussi de les appeler à procéder à un entretien des installations. Le PDG de la Sonede a assuré qu'il n'y avait pas, actuellement, de débat autour de la révision des prix et de la facturation. Il a indiqué que plusieurs projets étaient en cours de réalisation, notamment ceux permettant de créer des stations de dessalement des eaux.