Lors d'une conférence de presse tenue lundi 3 avril 2023, le dirigeant du Front de salut national, Ahmed Nejib Chebbi, est intervenu pour revenir sur la situation des détenus politiques arrêtés depuis plus d'un mois ainsi que sur l'avancement du sit-in ouvert observé, depuis une semaine, pour exiger leur libération. Le politicien a fait savoir : « nous observons aujourd'hui le septième jour du sit-in ouvert que nous avons lancé pour deux revendications. D'abord le Tribunal devrait sortir de son silence et faire part à l'opinion publique des preuves matérielles accusant les détenus politiques de complot contre la sûreté de l'Etat ». « Nous ne cherchons pas une présomption d'innocence, mais, nous affirmons l'innocence de ces détenus que nous connaissons parfaitement » a souligné Ahmed Nejib Chebbi avant de poursuivre : « la justice qui prétend qu'ils se sont réunis pour comploter contre la sûreté de l'Etat doit nous faire part des preuves matérielles de ce crime conformément à la loi ». Et au chef du front de signaler : « nous n'attendrons pas quatorze mois, pour que le juge d'instruction décide du sort de ces détenus ».
Ahmed Nejib Chebbi a également annoncé que le sit-in ouvert et les rassemblements de solidarité se poursuivront et qu'un repas pour rompre le jeûne aura lieu, cet après-midi, devant la prison des femmes de La Manouba, en signe de solidarité avec la détenue Chaima Issa. « Nous ne cessons de militer, de sensibiliser l'opinion publique et faire part de cette injustice à l'encontre des détenus politiques au monde » a-t-il assuré.
Ahmed Nejib Chebbi est également revenu sur la situation des prisonniers, entre autres, celle de Jaouhar Ben Mbarek. Il a aussi attiré l'attention sur la situation de Said Ferjani détenu à la prison de Messadine au gouvernorat de Sousse avec des prisonniers de droit commun, ce qui n'est pas conforme au droit pénitentiaire tunisien.
Depuis le 11 février dernier, la Tunisie avait connu une vague d'arrestations de plusieurs opposants au régime en place dont des politiciens, des juges, des journalistes, des militants et des hommes d'affaires, et ce, pour « complot contre la sûreté de l'Etat ».