Le coordinateur du collectif Soumoud, Houssem Hammi, est revenu sur les liens entre le pouvoir en place et l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) considérant que l'organisation syndicale est dans la ligne de mire du pouvoir. Invité de la matinale de Jawhara FM, il a indiqué au micro de Hatem Ben Amara, que le projet du président de la République ; la gouvernance par les bases en l'occurrence, ne reconnaissait pas les corps intermédiaires – partis et organisations syndicales, entre autres – l'UGTT en particulier. « On considère que les corps intermédiaires sont faits pour circonvoluer autour de la volonté du peuple et non la représenter », a-t-il avancé notant que les défenseurs de la gouvernance par les bases ne reconnaissent que l'autorité d'un président sur un peuple dont la volonté s'exprime à travers des élections.
Houssem Hammi a signalé que ce que les explicateurs avancent comme un nouveau modèle de gouvernance existait déjà du temps de la monarchie. « Leur vision du pouvoir et du peuple est moyenâgeuse », a-t-il avancé soulignant que le président de la République, Kaïs Saïed, considère, dans la constitution de 2022, les pouvoirs comme des fonctions. Admettant que Soumoud a adhéré au 25-Juillet dans ses débuts, il a expliqué que le collectif voyait en cet évènement une opportunité « à condition de réformer le système politique et économique » et identifier les responsabilités dans certains dossiers tels que ceux des assassinats politiques et de l'envoi des jeunes au djihad dans les zones de conflits. « Ce qu'il s'est passé n'est qu'un règlement de compte entre ennemis politiques », a-t-il ajouté. Evoquant les arrestations politiques, Houssem Hammi a assimilé ces évènements à ce qui s'est passé en Tunisie avec l'arrivée des islamistes au pouvoir. Selon ses dires, il y une seconde vague de liquidation des ennemis politiques pour que ceux qui sont arrivés au pouvoir ces deux dernières années y restent dans un esprit qui ne tolère pas la démocratie et la pluralité. « Le pouvoir craint la différence », a-t-il estimé.