La ministre des Finances, Sihem Nemsia, a souligné, lors de son audition, en plénière, ce jeudi 1er juin 2023, à l'Assemblée des représentants du peuple, que le budget de l'Etat subit de fortes pressions qui obligent le gouvernement à recourir aux prêts extérieurs. La ministre a précisé que le contexte sanitaire, du fait de la crise du Covid-19, suivi par le contexte géopolitique et la guerre en Ukraine, ont approfondi la crise économique en Tunisie. « Il serait idéal que nous ne devions pas recourir aux prêts étrangers, il serait idéal que nous réussissions à relever le pays grâce à nos propres ressources, en combattant le monopole et en consacrant la culture du travail mais cela ne fera que réduire l'endettement car aujourd'hui, nous y sommes contraints (…) comment couvrir nos dépenses et garantir tous les engagements de l'Etat en prêts extérieurs notamment. Si une défaillance empêche un Etat de rembourser sa dette, on a annoncé la faillite du pays ! » a-t-elle poursuivi.
Sihem Nemsia a ajouté que la continuité de l'Etat exige de rembourser les emprunts déjà contractés par d'autres gouvernements et que cela, ajouté aux dépenses et engagements intérieurs, exerce des pressions majeures sur les finances publiques. La plénière d'aujourd'hui était consacrée à l'examen du projet de loi portant approbation de l'accord de prêt conclu le 4 avril 2023 entre la République tunisienne et la Banque africaine d'import-export pour le financement du budget de l'Etat.
En octobre 2022, le gouvernement de Najla Bouden a obtenu un accord préliminaire pour un prêt de 1,9 milliard de dollars sur quatre ans. Le dossier de la Tunisie devait être examiné en décembre par le Conseil d'administration du FMI mais a été déprogrammé. Le gouvernement de Najla Bouden affirme que les négociations sont encore en cours alors que le président de la République, Kaïs Saïed, rejette tout accord avec l'institution. Il refuse les diktats du FMI et assure que le pays doit compter uniquement sur ses propres ressources.