Le secrétaire général du parti « Âmal w Injaz » (travail et réalisation), Abdellatif Mekki, est revenu, mardi 6 juin 2023, sur sa lecture de la situation du pays. Interrogé sur sa lecture de la situation actuelle en Tunisie, le politicien, qui était l'invité de Walid Ben Rhouma dans l'émission l'Express sur Express FM, a indiqué que le pays est dans une impasse car le président de la République favorise ses slogans, à la Tunisie et aux intérêts du pays et du peuple. Ainsi et toujours selon lui, la situation économique et financière du pays est en train de se compliquer de jour en jour, face à l'entêtement du chef de l'Etat refusant tout avis contraire au sien même s'il émane de la majorité. Ainsi, ces explications priment sur les autres, même si elles ne sont pas exactes ou incomplètes, notamment en ce qui concerne les pénuries et les négociations avec le Fonds monétaire international. Pour lui, le blocage n'est pas politique, mais psychologique de Kaïs Saïed car pour ceux qui veulent faire de la politique, il y a toujours des solutions.
Interrogé sur la non-application des réformes tout au long de la dernière décennie, notamment à partir de 2014 où la situation du pays s'est stabilisée, Abdellatif Mekki a admis qu'il s'agit d'une erreur de l'ensemble du système politique, en particulier la période allant de 2014 à 2019, qui était une période idéale pour l'implantation des réformes, non-seulement d'austérité mais de vraies réformes pour changer le modèle économique, pour les établissements publics du pays, pour les secteurs stratégiques comme l'éducation, la santé et le transport ainsi que pour maîtriser l'endettement. Et de soutenir que l'ancien président, feu Béji Caïed Essebssi n'avait pas de programme de réformes, mais voulait juste parvenir à la présidence de la République. Idem pour les partis au pouvoir à l'époque y compris Ennahdha, aucun d'eux n'avait de programme de réformes politiques, économiques ou sociales. Et de rappeler que le système politique ne comprend pas uniquement les partis politiques et le gouvernement, mais aussi l'administration, l'opposition, les syndicats et la société civile. Pour lui, tout l'écosystème est responsable de la dernière décennie. L'échange d'accusations n'apporte rien à la Tunisie. Pour lui, il faut une évaluation objective de la situation. Mais, aujourd'hui la priorité est, selon lui, de trouver des solutions urgentes pour pallier à l'étrangement du pays.