Le secrétaire général du parti « Âmal w Injaz » (travail et réalisation, ndlr), Abdellatif Mekki, est revenu, lundi 17 octobre 2022, sur l'évolution de la situation politique dans le pays et la montée des tensions entre le président de la République, Kaïs Saïed, et ses opposants.
Plusieurs manifestations ont été organisées, samedi dernier, par le Parti destourien libre (PDL) et les partis du Front de salut national appelant à la chute de la dictature naissante de Kaïs Saïed.
Invité de Myriam Belkadhi dans la Matinale de Shems FM, Abdellatif Mekki, a estimé que le chef de l'Etat était dans une impasse. « Il va recréer le régime de Ben Ali. Il n'a ni programme économique, ni vision (…) Il s'inspire des régimes arabes des années 60 et 70. Il ne peut améliorer les conditions de vie des gens car la création de richesse nécessite un environnement où prospèrent les libertés et les opportunités », a-t-il affirmé notant que Kaïs Saïed gouvernera par les organes sécuritaire et militaire et l'administration.
Rappelant qu'il avait dénoncé à plusieurs reprises le manque de compétence de Kaïs Saïed, le politicien a ajouté que l'actuel locataire de Carthage était un « piège politique ». « J'espère que le Conseil de sécurité nationale dévoile qui est vraiment Kaïs Saïed et comment il est parvenu à la présidence », a-t-il déclaré notant que le chef de l'Etat a été élu par une impérieuse nécessité.
Abdellatif Mekki a signalé, par ailleurs, qu'il avait discuté, avant le « putsch du 25 juillet », avec le frère du chef de l'Etat, Naoufel Saïed, lui signifiant que les dissidents d'Ennahdha étaient prêts à soutenir Kaïs Saïed s'il disposait d'un programme, « pour l'intérêt du pays ». « Kaïs Saïed n'aurait jamais opéré ce coup d'Etat s'il n'avait pas eu le feu vert d'une partie étrangère », a-t-il ajouté notant que son plan était derrière son refus de tendre la main à ceux qui étaient prêts à l'appuyer pour sauver le pays quand les tensions ont atteint leur paroxysme.