« Les rats quittent le navire ». En ces temps de crise pour le parti islamiste, un nouveau dirigeant décide de déserter les rangs. Dans un post publié sur sa page Facebook, jeudi 8 juin 2023, le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Mohamed Goumani a annoncé, d'une manière qu'il voulait subtile, qu'il quittait le mouvement.
« C'est un tournant historique. Maintenant, et après avoir réuni tous les éléments permettant la prise de décision personnelle ayant, tout de même tardé, je dis réellement : j'admets et je quitte. Tout ce qui s'est passé, sans exception, fait désormais partie du passé et sera traité en tant que tel. Je salue les personnes, avec qui j'ai partagé une partie de mon parcours intellectuel et politique et je suis ravi d'avoir fait leur connaissance. Je ne regrette pas le temps que j'ai passé mais je reste persuadé de la nécessité de l'autocritique, du renouveau et du rajeunissement. J'accueille une étape nouvelle et différente à différents niveaux », lit-on dans le statut publié par Mohamed Goumani. Plusieurs départs ont déjà été enregistrés au sein du mouvement Ennahdha. Après le départ de Zied Laâdheri en 2019 et celui d'Abdelhamid Jlassi en 2020, 113 membres d'Ennandha, dont plusieurs dirigeants, ont annoncé leur démission collective en septembre 2021. Cette démission intervient au lendemain d'une réunion du conseil de la Choura. Les démissionnaires ont expliqué leur geste par la nécessité d'assumer la responsabilité de leur échec à réformer leur parti. Ils ont dénoncé le manque de démocratie au sein du mouvement et la centralisation des décisions au sein du cercle proche de Rached Ghannouchi. Les signataires, dont Samir Dilou, Abdellatif Mekki, Jamila Ksiksi et Mohamed Ben Salem, ont estimé qu'Ennahdha était responsable de la détérioration de la situation en Tunisie qui a conduit au « coup d'Etat » opéré par Kaïs Saïed.