Une publication sur Facebook annonçant qu'un visa est désormais obligatoire pour les voyageurs subsahariens se rendant en Tunisie a créé une vague de réactions sur les réseaux sociaux en Tunisie. Cette publication, qui ne cite aucune source, a suscité des débats houleux entre ceux qui étaient favorables à cette mesure et ceux qui s'y opposaient. Certains se sont prononcés en faveur de l'introduction d'un visa obligatoire, arguant que cela contribuerait à contrôler l'afflux de migrants subsahariens et à préserver les ressources du pays. D'autres, en revanche, ont vivement critiqué cette mesure, la qualifiant de discriminatoire et contraire aux principes d'ouverture et d'hospitalité de la Tunisie. Il convient de noter que les Subsahariens n'ont pas besoin de visa pour entrer en Tunisie. Cette exemption de visa existait déjà et n'a pas été remise en question par les autorités tunisiennes.
De nombreux Subsahariens sont entrés légalement sur le territoire tunisien, notamment des étudiants venus poursuivre leurs études dans le cadre de coopérations bilatérales entre la Tunisie et leur pays d'origine. Il convient de noter que certains d'entre eux se retrouvent en situation irrégulière en Tunisie en raison de problèmes administratifs qui entravent le renouvellement de leur carte de séjour.
Cependant, après une vérification minutieuse auprès des sources officielles et des recherches d'investigation, il s'est avéré que cette information était totalement fausse et qu'aucune décision n'a été prise dans ce sens. Cette même publication a été déjà partagée le 22 février 2023 un jour après les déclarations polémiques du président Kaïs Saïed. Ainsi lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale tenue le 21 février 2023, le président de la République a vivement critiqué les migrants clandestins d'origine subsaharienne en utilisant l'expression « hordes ». Il a souligné la nécessité de prendre des mesures « urgentes » pour mettre un terme à ce « flux incessant » qui, selon lui, est à l'origine de « violences et de crimes ». Cette fausse annonce s'inscrit dans le cadre d'une campagne de haine croissante envers les Subsahariens en Tunisie.
Il est à noter que d'après les estimations de l'Institut national des statistiques (INS), il existe 60.000 ressortissants subsahariens présents en Tunisie, parmi lesquels 21.000 se trouvent en situation irrégulière. Parmi ces populations, les Ivoiriens représentent le groupe le plus important, avec environ 7.000 personnes.