La Commission européenne suit les tensions en cours à Sfax entre la population tunisienne et les migrants subsahariens, a rapporté l'agence de presse italienne Nova reprenant les propos tenus par la porte-parole de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Nabila Massrali, lors de la conférence quotidienne à Bruxelles. « Nous sommes en train de suivre les altercations qui ont éclaté à Sfax contre les migrants subsahariens et qui se poursuivent toujours. Notre message aux autorités tunisiennes est d'apaiser les tensions potentielles au sein d'une population déjà dans une situation socio-économique difficile », a affirmé Mme Massrali jeudi 6 juillet 2023. Et d'ajouter : « L'Union européenne est prête à soutenir les réformes structurelles urgentes que le pays entreprendra, y compris dans le domaine de la migration. Notre partenariat avec la Tunisie et notre coopération dans le domaine de la migration sont fondés sur le respect de la dignité des migrants et de leurs droits humains ».
Dans ce cadre, le porte-parole en chef de la Commission européenne Eric Mamer a indiqué que les négociations avec la Tunisie concernant le protocole d'accord avec l'Union européenne sont toujours en cours.
Rappelons que de vives tensions entre habitants et Subsahariens secouent Sfax depuis quelques jours. Un Tunisien est décédé des suites de ces altercations. Plusieurs arrestations ont été opérées. Notons aussi que la Tunisie avait demandé plus de temps pour analyser le protocole d'accord avec l'Union européenne (UE), avait indiqué une source de l'UE à l'agence italienne Nova. Le 11 juin dernier, le président de la République avait reçu la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, qui était accompagnée de Giorgia Meloni, présidente du conseil italien et Mark Rutte, Premier ministre néerlandais, pour discuter du sujet de la migration. À cette occasion, la partie européenne a proposé un programme de coopération à la Tunisie. Selon l'ancien député et membre du parti Attayar, Majdi Karbai, l'accord évoquerait : * 900 millions d'euros sous forme d'aides financières sur plusieurs tranches et conditionnés par la conclusion de l'accord avec le Fonds monétaire international * 150 millions d'euros, qui seront injectés avec ou sans accord avec le FMI pour le soutien du budget de l'Etat. Il s'agit d'un montant dérisoire par rapport à nos besoins, sachant que déficit de 2023 étant estimé à 4,5 milliards de dinars * Cent millions d'euros qui seront alloués pour contrer la migration clandestine