Les dirigeants des Etats et gouvernements de l'Union européenne ont exprimé à Bruxelles, lors du sommet du Conseil européen qui s'est tenu jeudi 29 juin et vendredi 30 juin 2023, leur satisfaction « face au travail accompli sur une batterie de mesures pour un partenariat global et mutuellement bénéfique avec la Tunisie, qui se base sur les piliers du développement économique, de l'investissement, du commerce, de la transition énergétique verte, de la migration et de la communication entre les peuples », a indiqué l'agence de presse italienne Aki se référant à la déclaration de clôture du sommet. Le même document spécifie, dans la partie consacrée aux relations de l'Union européenne (UE) avec les partenaires du voisinage du Sud, que le conseil « soutient la reprise du dialogue politique dans le cadre de l'accord de partenariat entre l'UE et la Tunisie », qui « souligne l'importance de renforcer et de développer des partenariats stratégiques similaires entre l'UE et les partenaires de la région ». Aki précise également que la Commission européenne a annoncé que le protocole d'accord entre l'UE et la Tunisie sera signé par le Commissaire européen à l'Elargissement et à la Politique européenne de voisinage Olivér Várhelyi à Tunis après les célébrations de l'Aïd el Kebir. La porte-parole de l'exécutif européen avait décrit les négociations entre les deux parties comme « se poursuivent de manière constructive ». Et d'ajouter : « Nous devons travailler encore un peu. Les deux parties ont convenu de le reprendre dès la fin de la fête de l'Aïd ».
Notons cependant que le Conseil européen de Bruxelles s'est terminé sans l'adoption des conclusions sur le chapitre immigration du texte final approuvé par les 27 dirigeants européens, a indiqué l'agence italienne Nova. Et d'expliquer qu'après l'opposition exprimée par la Hongrie et la Pologne, les 27 n'ont pas pu parvenir à un accord en la matière. Selon le porte-parole de Charles Michel, Barend Leyts, il a donc été décidé d'adopter les conclusions au nom de la présidence du Conseil européen, qui ne nécessitent pas l'unanimité. Pour sa part, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni s'est voulue rassurante : « Personne n'est laissé seul et nous travaillons tous pour résoudre les problèmes de chacun. J'en suis fière, car cette approche n'avait jamais existé dans l'UE », toujours selon Nova. « La priorité du gouvernement n'est pas la relocalisation, mais l'arrêt de la migration irrégulière en amont. Grâce à des partenariats stratégiques, il serait possible de s'attaquer à l'immigration clandestine en amont. Et ce manque de l'UE a laissé de la place à d'autres », a-t-elle spécifié.
Rappelons que la Tunisie aurait demandé plus de temps pour analyser le protocole d'accord avec l'UE, selon une source de l'UE citée par l'agence italienne Nova. 11 juin dernier, le président de la République avait reçu la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, qui était accompagnée de Giorgia Meloni, présidente du conseil italien et Mark Rutte, Premier ministre néerlandais, pour discuter du sujet de la migration. À cette occasion, la partie européenne a proposé un programme de coopération à la Tunisie. Selon l'ancien député et membre du parti Attayar, Majdi Karbai, l'accord évoquerait : * 900 millions d'euros sous forme d'aides financières sur plusieurs tranches et conditionnés par la conclusion de l'accord avec le Fonds monétaire international * 150 millions d'euros, qui seront injectés avec ou sans accord avec le FMI pour le soutien du budget de l'Etat. Il s'agit d'un montant dérisoire par rapport à nos besoins, sachant que déficit de 2023 étant estimé à 4,5 milliards de dinars * Cent millions d'euros qui seront alloués pour contrer la migration clandestine