L'avocat, Ahmed Souab, a réagi, ce mercredi 26 juillet 2023, à l'approche adoptée par le président de la République, Kaïs Saïed, pour commémorer hier la fête de la République. Au micro de Moez Ben Gharbia dans l'émission Houna Tounes sur Diwan FM, l'avocat a souligné que le 25 juillet 2021 est une copie du coup d'Etat de Napoléon III en décembre 1851 et qu'il est nécessaire qu'on tire les leçons de cette date pleine de sens. « Sans le 25 juillet 1957 nous serions une monarchie constitutionnelle et Kaïs Saïed ne serait pas au pouvoir (…) Le 25 juillet, comme le 14 juillet en France notamment, suppose la sacralisation de la notion d'Etat et une cérémonie aurait dû être organisée pour renforcer le sentiment nationaliste et l'esprit d'appartenance (…) Kaïs Saïed aurait dû endosser le costume de président de la République et non celui de sa personne » a déclaré Ahmed Souab, réagissant à l'absence d'un discours présidentiel pourtant très attendu. « Un homme d'Etat porte son cœur dans sa raison et une personne raisonnable ne prend pas ses décisions seule (…) S'il arrive quelque chose dans le pays, à Kaïs Saïed, en l'absence de Cour constitutionnelle, nous serions dans une impasse et la continuité de l'Etat doit primer sur toute autre considération. Je veux souligner l'importance de l'Etat, qu'y a-t-il de plus important que la Cour constitutionnelle ? Nous avions pu réaliser un miracle en 2019 mais aujourd'hui une telle situation, si par malheur devait se reproduire, causera un très grand problème » a-t-il poursuivi. L'avocat a noté qu'hier, quand le président est sorti rencontrer les citoyens, le discours des personnes qui l'ont interpelé, sur les coupures d'eau et d'électricité notamment, a changé et le ton n'est plus le même. « Les gens attendent des décisions et ceux qui l'ont acclamé sont des professionnels de la chose et ont toujours acclamé tout président, je les connais même, il ne doit pas être dupe. Pour ce qui est du problème de la distribution de l'eau, le problème est l'argent et seulement cela, l'entretien nécessite de l'argent et j'aimerais que l'on puisse avoir accès à la vérité sur la situation des entreprises publiques » a-t-il conclu. Hier, le président de la République, Kaïs Saïed, s'est rendu à la Médina de Tunis puis à l'avenue Habib Bourguiba où il a été à la rencontre des citoyens qui lui ont fait part de leurs doléances. Il est aussi passé par la mosquée Zitouna où il a fait la prière. Le chef de l'Etat a été interpelé sur la question des coupures fréquentes d'eau et d'électricité par ce temps de canicule. Survolant la question, il a affirmé qu'il suivait la situation région par région tout en soulignant que les circonstances sont exceptionnelles du fait des températures record qui ont été enregistrées ces derniers jours. Alors que les citoyens s'attendaient à un discours et à une cérémonie de commémoration en bonne et due forme de la fête de la République, rien de tout cela n'a eu lieu.